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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

REMORQUES

Jean GRÉMILLON - France 1941 1h24mn - avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Madeleine Renaud, Fernand Ledoux... Scénario et dialogues de Jacques Prévert d’après le roman de Roger Vercel. Adaptation de Charles Spaak et André Cayatte. Photo de Armand Thirard - Décors d’Alexandre Trauner - Copie restaurée 4K.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

REMORQUESLe temps de la réhabilitation serait-il venu pour Jean Grémillon ? Éternel grand oublié du cinéma français classique, au profit des indéboulonnables Marcel Carné ou Jean Renoir, l’œuvre du cinéaste nous revient enfin restaurée. Une résurgence qui, on l’espère, convaincra les spectateurs d’aujourd’hui de son importance.
Remorques est souvent présenté comme la clé de voûte de l’œuvre, mais souvent réduite à la reformation du tandem Jean Gabin – Michèle Morgan, trois ans après Le Quai des brumes. Ce mélodrame poétique et marin démarre lors d’une nuit de noces rassemblant l’équipe d’André Laurent, Capitaine du remorqueur Le Cyclone. Un appel d’urgence vient perturber la fête et les hommes sortent par gros temps secourir les passagers d’un cargo en perdition. Parmi eux, Catherine, la femme du Commandant. Une rencontre qui va bouleverser André et le couple qu’il forme avec Yvonne, au moment où cette dernière le supplie d’arrêter un métier trop dangereux.

Adapté d’un roman de Roger Vercel, lui-même inspiré par un naufrage tragique sur l’Île de Sein, Remorques peut se voir comme un hommage naturaliste à la vie des marins bretons. Grémillon possède un solide bagage de documentariste, il est à l’aise pour filmer ces hommes au caractère bien trempé par les éléments de la rade de Brest et des conditions de travail rudes. Conditions qui répondent à celles de la fabrication du film : l’écriture du scénario, passée par six mains avant que Jacques Prévert ne fignole le tout et les dialogues sur le thème de l’amour fou. Et un tournage chaotique suite à la mobilisation d’une partie de l’équipe (dont Grémillon et Gabin) puis au début de l’Occupation. En dépit de stars parties aux États-Unis et de négatifs dispersés en zone libre, le film finira par sortir fin 1941.

Pour Jean Gabin, c’est l’heure des retrouvailles avec le cinéaste qui l’a dirigé dans Gueule d’amour, autre mélodrame, mais solaire, et avec une Michèle Morgan magnétique, qui ne mâche pas ses mots. Remorques, c’est aussi la formidable photo d’Armand Thirard, culminant dans l’inoubliable scène de la plage, et toujours au diapason des états d’âme des personnages. Ou encore l’attention portée à la musique, à laquelle Grémillon agrégea d’étonnants bruits de machinerie marine. Un très grand film, une preuve éclatante du réalisme lyrique de son auteur, fouillant l’intimité de sentiments aussi sublimes que dévastateurs. Laissons le mot de la fin à Bertrand Tavernier, infatigable et ardent défenseur, tout comme Paul Vecchiali, de Jean Grémillon : « Il y a certains cinéastes que l’on adopte dès la vision d’un film, qui font immédiatement partie de votre vie et qui ne vont plus en sortir. Jean Grémillon est de ceux-là, un compagnon de vie. »