UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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SÉANCES BÉBÉS
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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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L’EDEN

(La Jauria) Écrit et réalisé par Andrés RAMIREZ PULICO - Colombie / France 2022 1h26mn VOSTF - avec Jhojan Estiven Jiménez, Maicol Andrés Jiménez, Wismer Vasquez, Johani Barreto... Grand prix, Semaine de la critique, Festival de Cannes 2022.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L’EDENQuelque part dans la forêt tropicale colombienne, au cœur de la végétation dense, se cache une vieille villa à l’abandon, bâtisse dont on peut penser qu’elle était autrefois luxuriante avec ses colonnes antiques, ses statues, ses fontaines et une piscine qui dans ces lieux nous paraissent irréelles. Reconvertie en centre de détention pour mineurs, elle accueille désormais de jeunes adolescents délinquants, assassins pour certains, contraints aux travaux forcés et la rénovation du lieu. Tous les jours, dans la moiteur étouffante de la jungle, Eliu, visage à peine sorti de l’enfance mais dont le regard porte en lui la dureté d’une vie passée difficile, et ses compagnons de bagne s’affairent à la tâche, en silence et dans le respect des règles strictes imposées par le directeur du centre. Pour ces jeunes garçons qui viennent des grandes villes, c’est un décrochage sensoriel et physique radical qu’on leur impose. Les corps épuisés, sans cesse transpirants, et les peaux tannées par un soleil de plomb dérivent lentement autour de cette piscine sans eau, sans but apparent que d’attendre un crépuscule salvateur.
Fuir ? Mais pour aller où ? Car comment franchir les barreaux de cette jungle épaisse, isolée de tout ? Une véritable prison à ciel ouvert.

Un jour, un nouveau détenu fait son apparition. Il se nomme El Mono et Eliu le connaît. Ils partagent ensemble un secret, une tragédie dont ils portent la responsabilité tous les deux. Et si l’un (El Mono) semble encore fonctionner selon les codes de la rue qui ont fait de lui ce qu’il est, n’hésitant pas à défier l’ordre établi dans le centre, l’autre (Eliu) se terre dans un silence rocheux, fermant les portes d’un souvenir violent qui pourrait ressurgir et le faire vaciller. Alors, au son des puissances invisibles qui hantent la forêt, la tension monte au milieu de la meute (traduction littérale du titre original La Jauria). Et l’équilibre fragile instauré de force par les gardiens de la maison s’effritent petit à petit sous les provocations répétées d’El Mono. Dans les entrailles fragiles du jeune Eliu, le taiseux de la bande, c’est un orage qui gronde et qui se prépare à éclater tandis que ressurgit en lui l’image d’une grotte mystérieuse, antre de tous ses secrets.
Comment un enfant peut-il se détacher d’une violence imprégnée dans sa nature ou dans l’histoire parfois très violente de son pays (ici la Colombie) ? Comment se débarrasser alors de cet « héritage immatériel » transmis socialement de génération en génération ?

La belle idée de ce premier film formellement très maîtrisé, est justement d’accompagner organiquement Eliú, le personnage principal, dans un voyage vers la lumière pour qu’il puisse sortir de ce cercle hostile, à travers notamment une rencontre avec l’Invisible et une confrontation salvatrice avec ses peurs intérieures, qui rappellent par moment les écrits de Joseph Conrad. Ainsi l’histoire de ce garçon, qui lutte avec la culpabilité et le changement, brille au cœur des ténèbres, connectant le spectateur avec sa propre humanité.