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LE DIEU NOIR ET LE DIABLE BLOND

(Deus e o diabo na terra do sol) Écrit et réalisé par Glauber ROCHA - Brésil 1964 1h55mn VOSTF - avec Geraldo del Rey, Yoná Magalhães, Maurício do Valle... Musique : Heitor Villa-Lobos et Sergio Ricardo - Copie restaurée 4 K.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE DIEU NOIR ET LE DIABLE BLONDVous avez aimé Bacurau ? Cette séance vous fera découvrir un film mythique qui a irrigué l’inspiration du cinéaste Kleber Mendonça Filho. Le Dieu noir et le diable blond fut une fable baroque de résistance dans le Brésil d’alors et il reste tout aussi pertinent au regard de l’actualité brûlante du pays.
Rosa et Manuel, un couple de paysans touchés par la misère, fuient dans la région aride du Sertão. Prêts à tout pour s’en sortir, ils s’en remettent à deux personnages mystiques, symbolisant la révolte : une incarnation de Dieu et l’autre du diable.
Longtemps invisible, comme une grande partie du cinéma brésilien, voici une pièce maîtresse des diverses nouvelles vagues qui secouèrent le cinéma mondial dans les années 60. Récompensé au Festival de Cannes 1964, le film expose avec fracas le Cinema Novo, un nouveau langage cinématographique libre et audacieux. Ce n’est que le deuxième long métrage de Glauber Rocha, qui n’a alors que 24 ans. Il réussit à le boucler deux mois avant le coup d’état militaire qui installera la dictature pour les vingt années à venir au Brésil.
Le cinéaste dénonce la précarité et les réalités de l’injustice sociale de son pays en usant des codes du réalisme social. Mais il innove sur le mode de narration (notamment par le biais de la musique de Villa-Lobos), trouve des cadrages renversants et s’amuse avec le montage dans un lyrisme sauvage.
Carnaval halluciné, fable intemporelle nourrie de folklore local, Glauber Rocha croit en le cinéma pour servir un peuple tiraillé par les promesses de la religion d’un côté et celle de la révolution de l’autre. Les hommes peuvent espérer s’en sortir si la justice n’est plus un rêve vendu par des individus à l’autorité autoproclamée.
Le réalisateur parlait ainsi de ses intentions : « J’ai réalisé un film sur la masse paysanne chez qui il y a une grande capacité de violence qui s’exprime de façon mystique ou anarchique. Telle quelle, cette violence révèle un grand besoin de changement social, politique et historique. Je dois donc faire passer l’action avant la réflexion. Mon cinéma est surtout un travail « d’agitation ». » Le cinéaste ouvrait ainsi sa Trilogie de la Terre, poursuivie avec Terre en transe en 1967 puis Antonio das mortes en 1969, centré sur l’un des personnages de Le Dieu noir et le diable blond.
Considéré par Pier Paolo Pasolini comme l’un des films les plus importants qu’il ait jamais vus, le voici enfin restauré à partir du négatif 35 mm original conservé à la Cinemateca Brasileira. Cinémathèque nationale lourdement touchée par un incendie qui détruisit 2000 copies de films en 2021 suite à la gestion désastreuse du gouvernement Bolsonaro.
Un « acte d’agression contre la culture brésilienne » dira… Kleber Mendonça Filho.