TOULOUSE Borderouge et TOURNEFEUILLE

LES HORAIRES (format PDF)

LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS APPELER

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 8€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limitées dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Première séance à 4,5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...

FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

Soutenez Utopia Palmer

L’ÉCHIQUIER DU VENT

Écrit et réalisé par Mohammad Reza ASLANI - Iran 1976 1h41mn VOSTF - avec Fakhri Khorvash, Mohammad Ali Keshavarz, Akbar Zanjanpour, Shohreh Aghdashlou...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L’ÉCHIQUIER DU VENTC’est la résurrection d’un chef d’œuvre perdu du cinéma iranien que nous offre aujourd’hui l’excellent distributeur Carlotta Films. Un film miraculé, une perle rare qu’il ne faut surtout pas rater. L’Échiquier du vent a été réalisé en 1976 et à l’époque, il n’a été projeté que deux fois à l’occasion du Festival de Téhéran. La première projection fut littéralement sabotée – sans doute par un projectionniste soumis au régime iranien que le film et son réalisateur dérangeaient au plus haut point – : image sous éclairée, bobines projetées dans le désordre ! Le temps que le projecteur soit réglé correctement et que le bon déroulement du film soit rétabli… le jury et les journalistes présents avaient quitté la salle. Pour la seconde projection, le lendemain, la salle était quasiment vide, les journalistes ne se sont pas donné la peine de revenir. Ce qui n’empêchera pas la critique d’être sanglante et de réclamer le remboursement de l’argent public consacré à la production ! Le film a été retiré de la compétition par le jury qui n’avait pu en voir que trente minutes sombres et incompréhensibles. Et dans la foulée, les bobines ont été confisquées. Fin du premier acte, tragique.
Longtemps considéré comme perdu corps et biens, le film a été retrouvé par hasard chez un brocanteur. Mohammad Reza Aslani a pu ainsi retrouver sa création et, grâce aux soins et aux talents conjugués de la Film Foundation de Martin Scorsese et de la Cineteca de Bologne, en superviser la restauration. C’est donc à Bologne qu’a eu lieu la première véritable projection de L’Échiquier du vent, enfin tel qu’en lui-même, magnifiquement restauré.

Dans l’opulence d’une grande maison bourgeoise, dont les décors sont inspirés des miniatures persanes (superbe direction artistique), une héritière paraplégique doit faire face aux convoitises de trois hommes, son beau-père et ses deux neveux. Elle ne peut compter que sur le seul soutien de sa servante. Aslani orchestre un petit jeu de massacre au sein d’une bourgeoisie exsangue – l’action se passe au début du 20e siècle mais le film a été tourné trois ans avant la révolution de 1979. Les scènes d’intérieur, éclairées à la bougie, confèrent aux visages un teint de cire, à la fois magnifique et lugubre. S’appuyant sur les éléments architecturaux de la maison, la mise en scène installe des jeux de circulation comme autant de prises d’influence. Dans le grand escalier du hall d’entrée, les positions préférentielles vont et viennent au gré des dominations. Plus dure sera la chute.
A l’immobilité de l’héritière, clouée dans un fauteuil en rotin, répondent les virevoltes de la servante. Parmi les très belles scènes du film, une évocation de relation lesbienne entre les deux femmes confirme le sous-texte érotique, sensible malgré l’atmosphère étouffante. Le récit est rythmé et aéré à quatre reprises par le chœur des lavandières, un plan fixe d’une composition picturale étourdissante, dans lequel un groupe de femmes commente l’action. La tragédie prend alors des airs opératiques.
La plupart du temps latente et contenue, la violence n’éclate que lors de deux séquences d’une force inouïe. La musique traduit la tension en introduisant des hurlements de loups ou de hyènes scandés par une rythmique entêtante. Elle vient libérer les dérèglements en sommeil et atteindre le spectateur jusque dans son échine.