UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances "bébé" sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu'ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu'il peut arriver qu'un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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LE SYNDROME DES AMOURS PASSÉES

Écrit et réalisé par Ann SIROT et Raphaël BALBONI - Belgique 2023 1h29mn - avec Lucie Debay, Lazare Gousseau, Florence Loiret-Caille, Nora Hamzaoui...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE SYNDROME DES AMOURS PASSÉESSans tomber dans les généralités faciles, il faut reconnaître aux artistes belges – et tout particulièrement les cinéastes – un incomparable talent pour aborder les sujets graves avec un sens de la dérision imparable et finalement extrêmement élégant. Ann Sirot et Raphaël Balboni avaient réussi il y a deux ans le prodige de faire rire, sans jamais créer le malaise, avec la maladie d’Alzheimer ! Dans Une vie démente, fuyant le pathos et le tragique obligatoire, ils rendaient compte, à travers le destin d’un couple de trentenaires confrontés à la démence irréversible de la maman du monsieur, des aspects tragicomiques voire risibles de cette maladie si singulière, montrant au passage combien une telle épreuve était aussi riche d’enseignements pour avancer dans la vie. Ici l’affaire est moins grave, même si ce qui arrive à Sandra et Rémy – encore un couple de trentenaires bien assorti et somme toute heureux – est le genre de truc qui peut vous gâcher une vie. Sandra et Rémy s’aiment, incontestablement, durablement, mais ils n’arrivent pas à faire un enfant, et ça finit par les obséder, par les ronger, parce qu’ils ne voient pas de solution à leurs échecs procréatifs répétés. Jusqu’à ce que, à l’issue d’un congrès de spécialistes, le gynécologue – assez singulier il faut bien le dire – qui les suit leur fasse une révélation inattendue : leur infertilité pourrait selon lui être due à un blocage psychologique, qu’ils ont une chance de surmonter grâce à un processus non encore ratifié par la science officielle mais aux premiers résultats très prometteurs – toujours selon les dires du gynéco non conformiste… Le dit processus implique que les deux tourtereaux retrouvent chacune et chacun de son côté leurs anciens partenaires et fassent de nouveau l’amour avec eux et elles…
En désespoir de cause, aussi incongrue que paraisse la proposition, Sandra et Rémy vont s’y atteler. Pour se rendre compte très vite qu’ils ne sont pas égaux devant la tâche. Sandra, qui a eu un grand nombre d’amants avant Rémy, semble répondre au défi avec légèreté alors que son chéri, qui n’a pourtant que trois amoureuses seulement à recontacter, est on ne peut plus gêné et procrastine face à cette mission…

Dès le début, comme c’était le cas dans Une vie démente, les partis-pris visuels du film – très soignés et stylisés – renforcent sa poésie et son surréalisme, parfaitement en phase avec le caractère drolatique, d’une absurdité parfaitement assumée, de la situation. Quand ils commencent leur démarches, les amoureux réalisent une frise de polaroids surmontés de loupiotes pour signifier les partenaires à revoir et chaque prétendue scène de sexe, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit, est transcendée par une fusion burlesque et lumineuse des corps dans une sorte de bulle pour évacuer son aspect prosaïque. Grâce à ces trouvailles délicieuses de mise en scène, grâce à une liberté de ton réjouissante, les deux réalisateurs réinventent la comédie romantique, en même temps qu’ils questionnent avec humour et intelligence le couple moderne, ses concepts parfois artificiels mais très à la mode – revival années 70 – du polyamour et du couple libre, ou les angoisses éternelles des amoureux quant aux écueils contrariant le long cours de l’amour qui dure. Ou comment, à travers une épreuve choisie, réinventer sa relation à celle ou celui que l’on aime pour mieux la renforcer. Au final, ce très joli film qui aurait pu apparaître comme une aimable fantaisie s’avère une réflexion touchante sur quelques uns des aspects essentiels de la vie.