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THE SWEET EAST

Sean Price WILLIAMS - USA 2023 1h44mn VOSTF - avec Talia Ryder, Simon Rex, Earl Cave, Jacob Elordi, Ayo Edebiri... Scénario de Nick Pinkerton. Prix du jury et de la révélation, Festival du cinéma américain de Deauville 2023.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE SWEET EASTThe Sweet East est une comédie satirique, un voyage rocambolesque, une plongée fulgurante et au réalisme aléatoire dans l’Amérique de Trump et Biden. Un road-movie naviguant entre naturalisme et rêveries, une relecture contemporaine du périple d’Alice de Lewis Carroll, à la narration savamment (et joyeusement) déconstruite, comme sous hallucinogènes – « Mange-moi », disait déjà le gâteau à la petite fille du conte, avant de distordre sa réalité. Notre Alice, c’est ici Lillian, timide certes, mais pas du tout naïve et bien consciente des personnes qui l’entourent. Surtout, Lillian est curieuse de tout, et de tous. Elle choisit à l’instinct, sans hésiter, les routes qui s’offrent à elle. Douée d’une grande capacité d’adaptation à son environnement, qu’il soit hostile ou bienveillant, elle a également la faculté de fuir dès que ça sent le roussi. Dans les pas de Lillian, le film nous emmène aux quatre coins de ces fameux états de l’Est (le « East » du titre), à la rencontre d’une ribambelle d’allumés comme seul ce pays sait en enfanter : des faux rebelles, des complotistes, des frustrés, des laissés-pour-compte de l’Amérique contemporaine… Un joyeux programme qui nous tend les bras.

Au commencement est donc Lillian (Talia Ryder, parfaite), jeune lycéenne de Caroline du Sud. Lillian est en voyage scolaire tout ce qu’il y a de plan-plan à Washington. Lillian a un petit copain qui n’a pas l’air très exclusif, et on sent qu’elle subit cette relation plus qu’elle ne s’y épanouit. Pendant le voyage, le petit groupe fait une pause repas dans une pizzeria, dans laquelle fait irruption un forcené armé jusqu’aux dents, qui soupçonne le gérant de cacher des enfants martyrisés dans sa cave. ** Lillian profite du chaos pour ouvrir une porte dérobée qui soudain s’offre à elle – et prendre la tangente. Son périple picaresque chez les sales rejetons de l’oncle Sam peut alors débuter. Elle va croiser un pseudo-artiste punk qui fait partie d’un groupe d’activistes politiques, un prof universitaire, plutôt genre suprémaciste sauce QAnon, un couple de réalisateur branchés et ultra-snobs, un islamiste frustré et sa bande armée pathétique, une escouade de moines aux croyances étranges… À la manière de Tarantino, Sean Price Williams et son scénariste Nick Pinkerton se sont façonnés une culture cinématographique en bossant dans un vidéo-club mythique de New-York, aujourd’hui fermé. Ils signent un premier film endiablé, malin, roboratif, qui gratte avec humour l’Amérique profonde là où ça fait mal. Parmi les plus importants directeurs de la photographie du cinéma indépendant new-yorkais (il a travaillé avec les frères Safdie, Alex Ross Perry ou Abel Ferrara), Sean Price Williams soigne particulièrement son image et donne une belle cohérence à un film qui revendique de n’en avoir – au premier abord – que très peu. La pellicule 16 mm imprime à sa vision des États-Unis un look seventies très marqué, qui ajoute à l’étrangeté de l’entreprise. Sous ce vernis vintage, se révèle finalement un film tendre, saisissant parfaitement l’air du temps, dessinant des personnages décalés et des situations délicieusement amusantes, aux dialogues souvent drôles.

** Si cette scène inaugurale vous rappelle confusément quelque chose, c’est normal : il s’agit ni plus ni moins d’une référence directe au fameux « pizzagate », ahurissante théorie complotiste née dans les égouts d’internet soupçonnant des politiciens (démocrates) américains d’entretenir un réseau pédophile autour d’une pizzeria de Washington D.C. ! Le 4 décembre 2016, Edgar Maddison Welch entre dans la pizzeria en question muni d’un fusil d’assaut et canarde dans le tas – heureusement sans faire de victime – pour « enquêter lui-même » et sauver des « enfants esclaves sexuels » retenus dans l’établissement.