MON C.E. ROULE POUR UTOPIA

METTEZ VOTRE PUB
DANS LA GAZETTE !


NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Groupe ( >30p.) : 3,50€
TARIF étudiants, lycéens, collégiens, demandeurs d'emploi, bénéficiaires du RSA : 4,50€ (sur présentation d'un justificatif). PASS CAMPUS : 4 euros. Paiement CB, Chèque ou Espèces.

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 326 DU 10 AVRIL AU 14 MAI 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 325 du 28 FÉVRIER AU 9 AVRIL 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 324 du 24 JANVIER AU 27 FÉVRIER 2024...

LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024
  ... Lire LA GAZETTE UTOPIA 323 DU 13 DÉCEMBRE 2023 AU 23 JANVIER 2024...

Soutenez Utopia Palmer

ACIDE

Écrit et réalisé par Just Philippot - France 2023 1h39mn - Avec Guillaume Canet, Laetitia Dosch, Patience Munchenbach...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ACIDELes nuages s’amoncellent à l’horizon, noirs et torturés, tels d’immenses bombardiers gorgés d’acide… Que se passe-t-il quand le phénomène le plus naturel, voire le plus vital sur notre planète, la pluie, se transforme en sentence de mort pour l’humanité ?

La réponse se déploie hors compétition, dans une « séance de minuit » qui risque de tenir les spectateurs éveillés jusqu’au petit matin. D’abord parce que le Français Just Philippot renouvelle brillamment les codes du film catastrophe, très loin des attractions monumentales hollywoodiennes. Si la fin du monde, chez cet habile cinéaste, a gardé toute son ampleur spectaculaire, elle n’a plus rien d’un divertissement rassurant : nettoyée jusqu’à l’os, dépouillée de son habituelle fonction de défoulement à distance, c’est de l’écologie de combat. Personne n’est à l’abri de ces orages-là, même dans le confort d’une salle de cinéma.
En effet, comme pour les sauterelles de La Nuée, son formidable cauchemar précédent, Just Philippot fait d’abord incuber le désastre climatique dans les tensions et les enjeux d’un réalisme très contemporain. Il s’agit bien de notre monde pollué, gavé et à bout de souffle. Dans la première scène du film, convulsion de violence quasi documentaire, la catastrophe est donc d’abord… économique. Où des syndicalistes furieux séquestrent et malmènent les cadres de leur entreprise. Parmi ces insurgés, Michal est en première ligne. Il craque et finit par démolir un CRS. Désormais sous contrôle judiciaire, pris entre sa famille décomposée (son ex-femme, sa fille adolescente) et sa maîtresse gravement malade, il ne prête que très peu d’attention aux actualités alarmantes qui tournent en boucle à la télévision. À l’autre bout du monde, la pluie s’est soudain mise à ronger toutes les vies qu’elle touche. Bientôt, elle gagnera l’Europe…
Michal, c’est Guillaume Canet comme on l’a rarement vu : électrique, ramassé, tendu, intense, contraint de protéger les siens, dans une incroyable et haletante course-poursuite vers nulle part, contre une menace sans forme ni intentions, sans aucune échappatoire, un monstre abstrait et impitoyable. L’humanité viscérale de son interprétation prend toute sa force face aux excellentes Laetitia Dosch et Patience Munchenbach, ou encore aux poignantes rencontres de hasard (dont une mère et son petit garçon, calfeutrés chez eux comme dans un bateau fragile, qui prend l’eau acide de toutes parts). Le brio de l’acteur, l’extraordinaire présence de son personnage culminent dans une scène de sauvetage inoubliable, d’un héroïsme déchirant, singulier, encore une fois très loin des effets de manche à l’américaine.

L’autre grande performance, bien sûr, est assurée par… la pluie. Chacune de ses attaques est l’occasion d’une formidable et suffocante prouesse de mise en scène, des premières gouttes qui trouent la végétation de mille fumerolles malsaines aux averses mortelles, de l’horreur inédite d’une scène de noyade dans un fleuve acide à la lente dégradation d’un abri de fortune, peu à peu dévoré, dans des séquences d’une efficacité et d’une puissance inédites. Et un brin prophétiques. Soyez prévenus : les nuages s’amoncellent à l’horizon.

(Cécile Mury – Télérama)