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Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...

FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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LE DIREKTOR

(DIREKTOREN FOR DET HELE / THE BOSS OF IT ALL) Écrit et réalisé (avec l'aide du procédé informatique AUTOMAVISION) par Lars VON TRIER - Danemark 2006 1h40mn VOSTF - avec Jens Albinus, Peter Gantzler, Iben Hjejle, Fridrik Thor Fridksson, Benedikt Erlingsson, Henrik Prip, Mia Lyhme, Casper Christensen, Louise Mieritz, Jean-Marc Barr, Sofie Grabol, Anders Hove (on les cite tous tellement ils sont épatants!)...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

Lars Von Trier, cinéaste surdoué – n'en déplaise à ceux qui le détestent – et farceur dans l'âme, frappe encore ! Après les projets lourds – en budget, en équipe et en dépense d'énergie – que furent Dogville et Manderlay, il s'offre une respiration et nous trousse une comédie alerte, tournée en petit comité, que lui-même, en voix off et en reflet dans une vitre lors de la première séquence, nous annonce comme « légère et sans danger »... Sans danger, un film de Lars Von Trier ? On rigole doucement, on n'en croit pas un mot et on a bien raison. Car Le Direktør s'attaque bille en tête au monde du travail, à l'univers clos de la petite entreprise, et tout le monde en prend pour son grade, du haut en bas de l'échelle, au fil d'une farce sarcastique qui épingle des comportements largement répandus sous toutes les latitudes. Pas sûr que tout le monde goûte l'humour loufoque et la mise en scène déglinguée de ce grinçant apologue , mais nous on marche à fond, on est ravis d'être bousculés, pris à contrepied, enchantés de ne jamais savoir si c'est du Lars ou du cochon.

La caméra nous introduit donc dans les locaux vitrés d'une petite société d'informatique, au moment où son propriétaire, Ravn, entreprend de la vendre à un Islandais irascible, qui négocie par l'entremise d'un interprète et qui éructe en islandais dans le texte toute la haine, de toute évidence atavique, qu'il voue aux Danois... L'affaire ne s'annonce donc pas facile du tout, d'autant que Ravn doit résoudre un grave problème préliminaire: à l'époque où il a créé sa société, peu désireux d'affronter les éventuelles récriminations de ses collaborateurs – ce ne sont surtout pas ses employés! – il s'est inventé un Directeur fictif, derrière lequel il a pu s'abriter pour prendre les décisions impopulaires. Il a su jusqu'à présent échapper à l'obligation de présenter physiquement cette ombre toute puissante mais aujourd'hui il est coincé, acculé, piégé: l'atrabilaire acheteur islandais exige de conclure l'affaire avec le Directeur en personne, pas avec un sous-fifre, il faut donc que Directeur il y ait, en chair et en os...
Ravn décide donc d'embaucher un acteur au chômage pour incarner ce personnage capital, ce héros du capital, celui par qui les décisions arrivent, celui qui détient le vrai pouvoir: le Directeur de Tout.
Inutile de vous dire que cette matérialisation inattendue va provoquer des remous de toute sorte, des affontements, des règlements de compte, des entreprises de séduction en règle, voire même quelques baffes... Tous ces troubles étant accentués par la performance pour le moins aléatoire de Kristoffer, l'acteur-Directeur, très imbu de lui-même et de son art, mais handicapé selon lui par l'absence de répétitions pour ce qui aurait pu être le rôle de sa vie.
Comme annoncé au début, Lars Von Trier cartonne tous azimuts, épingle les lâchetés, les faux semblants, le refus des responsabilités, le respect trouillard de l'autorité, les petites manipulations, les grandes manoeuvres, qu'elles viennent des « patrons » ou des « salariés ». Personne n'y échappe, et surtout pas nous, spectateurs, qui nous reconnaîtrons forcément, au prix d'un minimum d'auto-lucidité, dans plus d'une situation abordée dans le film.
Comme presque toujours, Lars Von Trier a inventé une forme en parfaite adéquation avec le fond. De même que l'entreprise est en manque d'un dirigeant qui s'accepte comme tel, le film est privé d'un réalisateur de plein droit : les cadrages, les mouvements d'appareil, le mixage sonore ont en grande partie été « décidés » par un ordinateur, selon un procédé baptisé AUTOMAVISION. Procédé qui donne à la mise en scène le côté aléatoire dont on parlait plus haut à propos du Directeur de Tout...