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Les vidéos du Toulouse Hacker Space Factory (THSF) à revoir sur TV Bruits
Le Toulouse Hacker Space Factory (THSF) explore depuis 2010 les espaces de dérivation de l’emprise des technologies sur nos vies, en particulier celles en mutation du monde numériques et cybernétique. Les vidéos des interventions sont disponibles sur le site de TV Bruits https://tvbruits.org/spi...

FMR a fêté ses 40 ans à Borderouge
Le temps passe et FMR a 40 ans déjà. La radio toulousaine avait fêté cela au Bikini le 27 novembre 2021 avec une grande soirée de concerts. Le Bikini et FMR s’est aussi une belle et tumultueuse histoire que nous racontent Hervé Sansonetto et Pierre Rogalle dans un documentaire réalisé par TV Bru...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Install-party samedi 18 juin à Tournefeuille
Vous voulez déconfiner durablement vos ordinateurs ? Envie de découvrir une informatique libre, éthique et accessible ? Vous vous sentez une affection naissante pour les gnous et les pinguins ? L’association Toulibre vous propose de venir découvrir les Logiciels Libres, et comme le premier pas v...

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MELANCHOLIA

Écrit et réalisé par Lars VON TRIER - Danemark 2011 2h10mn VOSTF - avec Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Charlotte Rampling, John Hurt, Kiefer Sutherland... CANNES 2011 : PRIX D’INTERPRÉTATION FÉMININE pour KIRSTEN DUNST.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MELANCHOLIAD’emblée, la bouleversante ampleur des images vous happe, vous emballe dans une sorte d’hypnose exaltante : les images de Lars Von Trier sont l’éblouissante démonstration qu’il n’est pas besoin de prothèse 3D pour faire éprouver la sensation de relief, de profondeur, d’espace. La beauté cosmique des images se conjugue dans une sensualité éblouissante avec la musique de Wagner qui magnifie le long prologue : Tristan et Yseult, le sommet du romantisme, le point culminant de l’amour, fou parce qu’impossible, condamné à lier les amants pour l’éternité dans une fin tragique et brutale, un amour trop puissant pour s’enliser dans la médiocrité d’une vie trop commune… Putain c’est beau ! C’est beau et inquiétant. Il n’y a là rien de paisible et on voit bien que cette beauté est pleine de venin…

Une mariée trop belle, aux cheveux d’or, comme l’Yseult de la légende, s’amuse de ce que la limousine blanche sans fin qui les emporte, son mari et elle, vers un château de rêve ne parvienne pas à prendre les virages du petit chemin cahoteux qui y conduit… Elle s’appelle Justine, et c’est sa soeur Claire qui a organisé la cérémonie : un décor à vous couper le souffle, une fête somptueuse, des invités choisis et nombreux. Mais on comprend très vite que, sous l’aspect policé d’une société qui semble cultiver l’harmonie, la vérité profonde des personnages n’est pas aussi idyllique qu’il y paraît. La perspective de s’inscrire par ce mariage dans un destin si convenu ne semble pas emballer Justine… `
Sa soeur s’efforce de faire rentrer à toute force dans la norme cette soeur dont la fragilité l’inquiète, sans se rendre compte que c’est justement la normalité qui l’angoisse, la pousse inéluctablement vers un désir de destruction. Alors que tous guettent l’arrivée de la mariée pour enfin passer à table, la belle disparaît dans sa chambre, jette ses dentelles sur son lit et se réfugie dans un bain chaud, laissant la noce à sa perplexité. Elle multipliera par la suite les manifestations de refus de ce carcan social qu’on lui impose : détruire pour se sentir vivre ? Pour échapper à la mélancolie ?
La planète Melancholia, la géante bleue, est en train de s’approcher dangereusement de la terre et chacun s’inquiète de savoir si sa trajectoire évitera notre planète… Les calculs des scientifiques semblent rassurants.
Plus le cataclysme devient possible, puis probable, et plus la mélancolique Justine semble trouver une forme de sérénité, tandis que Claire s’assombrit et révèle ses fêlures, alors qu’elle semblait de roc. C’est que la première n’a rien à perdre et l’apocalypse ne peut que combler son désir latent et désespéré d’absolu, un moyen radical de mettre enfin un terme grandiose à une tristesse chronique autant qu’infinie, tandis que la seconde s’accroche à tous ces petits bonheurs qui suffisaient à la combler.

C’est un film magnifique et exaltant sur lequel plane l’ombre de la mort : sur les invités, sur Justine, sur l’espoir, sur la planète. C’est un film de fin du monde… « D’une certaine façon, le film a une fin heureuse » ironise Lars Von trier, après avoir démontré, tout au long de ce qui est probablement son plus beau film, que désespoir et volupté ne sont pas incompatibles, bien au contraire.