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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)

Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de lait. Grâce à la confiance que des distributeurs impétueux et quelques exploitants avaient mis dans ce dispositif iconoclaste appelé Vidéo en Poche, nous en avons tenu la promesse originelle qui était de lutter contre la logique répressive de la loi Hadopi et de proposer une alternative à la répression, basée sur le lien de confiance dans la recommandation tissée par les salles avec les spectateurs (voir la revue de presse et le communiqué de la création du dispositif). Le vilain Hadopi ayant disparu, dévoré par l’ogre Arcom l’an dernier, on peut considérer qu’on aura joué notre rôle jusqu’au bout et on peut être fiers d’avoir vendu 30237 copies avec ce dispositif ! L’ultime film que nous avons proposé grâce à ED Distribution qui nous suit depuis le début, est le magnifique Sous l’aile des anges (tout un symbole pour Utopia), produit par Terrence Malick.

Ça ne va pas être possible raisonnablement de poursuivre, pour des raisons logicielles et leur implications économiques. La société de développement du logiciel a subi 3 rachats successifs depuis la pandémie, le troisième rachat fut fatal à la collaboration qui nous liait, et ce serait trop onéreux de changer de société de développement pour pouvoir maintenir le logiciel. La pandémie a accéléré une tendance de fond, la migration des usages vers les plateformes par abonnement, l’achat à l’unité même sans DRM comme on le propose pourrait subsister, mais de manière trop résiduelle pour que ça vaille la peine dans un contexte de reprise.

Ce dispositif aura duré 12 années (une éternité à notre époque), aura renforcé ce lien qui nous lie avec les spectateurs et qui, en regard de ces algorithmes très artificiels qu’on qualifie abusivement d’intelligents, produit une l’intelligence elle bien réelle. On en fait le pari, la clé USB restera ce symbole de contrebande des idées, ce vecteur d’une culture non assujettie aux concentrations économiques et à l’uniformisation de la pensée, qu’on remplit de données et que l’on peut se transmettre de main en main, cette clé, osons le mot, de la liberté.