SÉANCES BÉBÉS
Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pouc...
30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...
À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...
Également au programme - DANIEL
(RUNNING ON EMPTY) Sidney LUMET - USA 1988 1h55mn VOSTF - avec River Phoenix, Christine Lahti, Judd Hirsh, Martha Plimpton... Scénario de Naomi Foner.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Bon, petite mise au point pour nous assurer de votre bienveillante attention.
Sachez que nous avons bataillé ferme pour obtenir une réédition de ce film, aussi fermement bataillé que nos compatriotes Guadeloupéens, célébrés chaque semaine par Groland. Sauf que notre bataille à nous c'était de vous faire découvrir le meilleur film, à notre goût, de Sidney Lumet, le plus sensible, le plus émouvant, et sans doute aussi le plus en adéquation avec notre époque. Ce ne fut pas vraiment facile, car il avait disparu de la circulation depuis sa sortie en 1988, au motif tristement convenu qu'il n'avait pas obtenu la consécration du box-office américain. Une quasi offense à Dieu dans le pays qui « Trust in God » sur ses billets de banque et n'hésite pas à condamner sans appel un film aussi beau soit-il à la plus définitive des relégations. Il faut dire qu'aller réclamer le retour sur les écrans d'un film qui ne laisse que de mauvais souvenirs financiers à ses producteurs, c'est comme retourner sadiquement le couteau dans la plaie du déficit.
C'est ce que firent cependant, pour une poignée de dollars et sans trop de charité chrétienne, nos excellents collègues de Splendor Films (c'est à eux qu'on doit la réédition l'an passé du magnifique film de Paul Newman, De l'influence des rayons gamma…), largement poussés au cul par nous-mêmes. Et nous voilà aujourd'hui au pied du mur, heureux de vous présenter ce beau film, à devoir garantir à ces chenapans que le prix de la copie toute neuve (chère, très chère !) tirée exprès pour vous sera amortie à Utopia. On sait bien sûr que ce risque calculé n'en est pas vraiment un tant il a été prouvé à maintes reprises, que vous êtes les plus curieux, les plus sensibles, les plus fins, les plus intelligents des spectateurs à l'ouest du Pecos, d'ailleurs, nous le savons depuis longtemps, vous êtes très majoritairement des spectatrices. Alors, pas de blagues ! Ne ratez pas ce À bout de course, plus subtilement titré aux Amériques Running on empty, tout en gardant en mémoire que ce Sidney Lumet est aussi l'auteur, ô combien estimable, de Douze hommes en colère, La Colline des hommes perdus, Serpico, ou encore The Offence, projeté il n'y a guère à Utopia.
Nous sommes à la fin des années 60, les campus et la rue américaine s'embrasent contre la guerre du Vietnam. Un couple d'étudiants, membres d'une organisation pacifiste, fait sauter une usine de production de napalm, entraînant involontairement la mort d'un père de famille chargé de la surveillance du bâtiment. Vingt ans après, alors que la guerre est finie et que pointent les années Reagan, le couple est devenu une famille avec deux enfants, pourchassée toujours par le FBI sur tout le territoire américain. Condamné à poursuivre un combat qui n'est plus qu'une fuite sans objet dans une Amérique dominée par les valeurs libérales, cet ultime quarteron de gauchistes, perdu dans une Amérique devenue trop sage, voit s'effriter progressivement ses derniers soutiens. Doit on payer toute sa vie le prix de ses engagements passés ? Doit-on entraîner ses enfants dans son idéalisme ? Que sont devenus, vingt ans plus tard, les activistes du Flower Power ?
Le scénario de ce film magnifique est d'une intelligence et d'une délicatesse rares quand il confronte l'obstination idéologique du père, arc-bouté sur ses convictions, au désir de norme d'un fils amoureux de piano ou d'une mère déchirée par la séparation d'avec sa famille. Vous n'oublierez pas de sitôt cette séquence sublime de retrouvailles, au restaurant, de deux générations que tout sépare. Ajoutons à cela que les comédiens, tous peu connus, sont formidables, notamment le regretté River Phoenix qui trouve ici le plus beau rôle de sa trop brève carrière.