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Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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SABOTAGE

(How to blow up a pipeline) Daniel GOLDHABER - USA 2023 1h44mn VOSTF - avec Ariela Barer, Kristine Froseth, Lukas Gage, Forrest Goodluck, Sasha Lane, Jayme Lawson... Scénario d’Adelia Barer, Jordan Sjol et Danial Goldhaber, d’après le manieste Comment saboter un pipeline d’Andreas Malm.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SABOTAGE« Nous dressons nos campements de solutions durables. Nous manifestons, nous bloquons, nous adressons des listes de revendications à des ministres, nous nous enchaînons aux grilles, nous nous collons au bitume, nous manifestons à nouveau le lendemain. Nous sommes toujours parfaitement, impeccablement pacifiques. Nous sommes plus nombreux, incomparablement plus nombreux. Il y a maintenant un ton de désespoir dans nos voix ; nous parlons d’extinction et d’avenir annulé. Et pourtant, les affaires continuent – business as usual. À quel moment nous déciderons-nous à passer au stade supérieur ? » (A. Malm)

Étrange autant que galvanisante entreprise que celle qui consiste à s’inspirer d’un essai militant du genre teigneux, un appel à radicaliser les luttes face à l’urgence climatique, pour en tirer un film d’action sec, nerveux, haletant, assez peu spectaculaire (juste ce qu’il faut), mais passionnant. À mi-chemin entre le thriller politique (qui sont, d’où viennent ces activistes, quelles sont leurs motivations ?) et le vade-mecum militant (apprends à identifier une cible, à fabriquer tes armes, à déjouer la surveillance, les pièges, l’infiltration des gardiens de l’ordre), Sabotage s’approprie les codes efficaces du film de braquage : constitution d’une équipe de choc, repérage de la cible, préparatifs minutieux, réalisation plus mouvementée que prévu, conséquences individuelles et collectives. Si tout n’y est pas intégralement décrit, disons que l’essentiel y est assez précisément documenté – et d’abord l’art et la manière de se laisser doucement glisser dans les marges grises de la société. Là où l’individu lambda, moins visible, peut fortuitement se rendre intraçable.
Elles et ils s’appellent Xochitl, Rowan, Logan, Michael, Theo, Alisha, Shawn, Dwayne… Ils sont huit, pour l’essentiel de la « génération Greta Thunberg » – mais pas tous –, à avoir franchi le pas et décidé, pour des raisons diverses mais forts d’un sentiment commun d’urgence absolue, que leurs engagements militants ponctuels, leurs luttes individuelles et locales éternellement perdues, aussi nécessaires soient-elles, ce n’était plus possible. Ça ne suffisait plus. Ils arrivent des quatre coins des États-Unis, viennent des milieux les plus dissemblables et ne se connaissent pas, ou à peine. Mais ils ne se sont pas retrouvés par hasard dans cette ferme délabrée, au milieu de ce coin paumé du Texas. Cet Eldorado désertique où l’or noir coule à flot, pompé à jets continus par une théorie de derricks qui alimentent, via un réseau de tuyauteries sophistiquées, la grande machine industrielle, le modèle de (sur-)consommation qui, quoi qu’on en dise, induisent l’écocide en cours. Leur logique, implacable, est simple : « il ne sert à rien d’attaquer les gens ou les machines, ce sont les infrastructures qui sont nos ennemies ». Sans grande expérience de l’action violente mais portés par une forte intelligence collective et une détermination sans faille, ces combattants entrés en Résistance écologique, ces « éco-terroristes » comme on les appellerait aujourd’hui en France, entreprennent méthodiquement de faire péter le pipeline – si possible sans se faire choper.

« Je crois qu’on a tous compris qu’avec le changement climatique, le monde a une arme pointée sur sa tête par les pratiques persistantes des industries envers les énergies fossiles. Sabotage réunit par ailleurs huit personnages d’univers très différents qui doivent tomber d’accord sur ce qui leur paraît juste, nécessaire pour leur cause. À partir de là, il fallait en finir avec la manière dont le cinéma parle depuis toujours de l’activisme et s’acharne à montrer son inefficacité ou ses échecs. » (Daniel Goldhaber)