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SUR LA BRANCHE

Marie GAREL-WEISS - France 2023 1h31mn - avec Daphné Patakia, Benoit Poelvoorde, Agnès Jaoui, Raphaël Quenard... Scénario de Marie Garel-Weiss, Salvatore Lista, Ferdinand Berville et Benoît Graffin.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SUR LA BRANCHEGrâce soit rendue à ce film résolument singulier, entre drôlerie loufoque et mélancolie noire, de rendre un si bel hommage à la dinguerie et d’utiliser le fait psychiatrique comme un ressort comique, saisissant ainsi l’occasion d’une réflexion sur les carcans parfois trop rigides de notre prétendue rationalité qui ont tendance à nous emprisonner. Nous côtoyons chaque jour des bipolaires, des schizophrènes légers, dont la pathologie n’est certes pas anodine et peut handicaper leurs relations sociales mais qui révèlent souvent des personnalités étonnantes et riches. Mimi, à peine trente ans, est de celles-là. Placée en institution (la scène d’ouverture avec un garçon qui rêve de planter un couteau à pain dans la tête de sa mère est très drôle), elle collectionne les comportements obsessionnels (ne surtout pas mettre du désordre dans son sac !), s’adresse sans aucun filtre à ses interlocuteurs dont elle ne quitte jamais le regard, mais développe dans le même temps un sens incroyable de l’observation. Bref elle est étrange, elle déstabilise, elle est hors normes, elle est à part…
Convaincue qu’elle est faite pour travailler dans un cabinet d’avocats – sans en avoir ni la formation ni sans doute le minimum de capacités requises –, elle se pointe ni une des deux à sa sortie de la clinique au cabinet Rousseau et Bloch pour postuler. Autant vous dire qu’elle laisse Claire Bloch (Agnès Jaoui) passablement circonspecte… mais l’avocate va tout de même lui confier une mission que tous ses collaborateurs ne veulent surtout pas assumer : récupérer un dossier important chez un type plus que récalcitrant qui n’est autre que Paul (Benoît Poelvoorde), l’ex-mari et ancien associé de Claire, radié du barreau pour comportements erratiques à répétition, vivant désormais quasi-reclus, dépressif et acariâtre (euphémisme).

Entre ces deux personnalités hors cadre et aussi imprévisibles l’une que l’autre, l’alchimie va miraculeusement opérer et même réveiller chez Paul un nouvel appétit pour sa vocation d’avocat. Surtout quand Mimi le force à s’occuper d’un petit escroc en prison (Raphaël Quenard), accusé d’extorquer de l’argent à celle qu’il prétend être sa vraie famille… Mimi entraîne Paul dans des aventures dont il n’a à priori aucune envie mais qui finalement lui font oublier tous les ennuis causés par l’impéritie chronique dont il a fait preuve dans la conduite de ses affaires passées… Ça lui aère la vie !
Marie Garel-Weiss surfe avec bonheur sur les codes du burlesque, fait exister des personnages attachants à force d’être fêlés – les acteurs sont épatants, mention spéciale à la très singulière Daphné Patakia, découverte en 2017 dans Djam de Gatlif – et nous régale de dialogues extrêmement savoureux. Le récit nous fait passer des intérieurs plus ou moins oppressants de la clinique psychiatrique, des cabinets d’avocats ou de la prison au grand air de la côte bretonne et de ses paysages magnifiques – avec cette scène hilarante de repas de famille au bord de la mer, harcelé par les mouettes… Sans rien vous en révéler, la toute fin ajoute une nouvelle dimension à un film décidément étonnant.