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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

OSKAR & LILY

Écrit et réalisé par Arash T. RIAHI - Autriche 2019 1h42mn VOSTF - avec Leopold Pallua, Rosa Zant, Christine Ostermayer, Alexandra Maria Nutz... D'après le roman Oskar und Lilli de Monika Helfer.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

OSKAR & LILYCe très beau et très attachant Oskar & Lily est le second film de fiction d'Arash T. Riahi, cinéaste en Iran et Viennois d'adoption depuis 1982. Il arrive onze ans après le premier, Pour un instant la liberté, pourtant très remarqué, récompensé dans moult festivals… et programmé chez nous en 2009. On espère qu’il faudra attendre moins longtemps avant de découvrir Une histoire de cœur, actuellement en écriture, troisième volet de ce que le réalisateur considère comme une trilogie.
Pendant ces onze ans de course d'obstacles, le réalisateur n’a malgré tout pas chômé, tournant trois documentaires sur l’exil, les exilés, en particulier les enfants déracinés dont il fit partie. C’est dire combien son œuvre est nourrie de son expérience, de sa personnalité, de son humour insubmersible. C’est ce qui lui confère sa véracité puissante, loin de tout misérabilisme, profondément émouvante sous sa légèreté affichée. C’est un cinéma combatif, fort d'une invincible bienveillance, qui fait la part belle aux songes, aux rires, comme ultimes armes pour ne pas sombrer, ne pas baisser les bras.

L’histoire d’Oskar et Lily, c’est surtout celle d’Ortsa et Leïla : leurs prénoms de naissance – trop stigmatisants, trop représentatifs de leur pays d’origine qu’ils ont à peine connu, la Tchétchénie, de ce père qu’ils n’ont plus revu –, ils les ont abandonnés derrière eux comme on se défait d’une vieille chiffe usée. Du haut de leur jeune âge déjà lucide (Lily doit avoir une douzaine d'années, Oskar huit ans à peu près), ils en rigolent. C’est comme une pratique de self-défense, une gymnastique quotidienne, un mécanisme bien huilé : il faut se jouer de tout, surtout de ce que l’on redoute. Comme d’autres naufragés de la misère, ils se sont appliqués à apprendre une nouvelle langue, de nouvelles mœurs, toujours prêts à mordre la vie à pleines dents. Alors ce jour-là, quand la police débarque dans leur minuscule appartement, le frère et la sœur sont prêts à sortir leurs crocs. Ils ont beau être des mômes, ils ont la rage au corps de ceux qui ont peu à perdre et la langue bien pendue de ceux qui en ont déjà trop vu. Ils captent en un clin d’œil ce qui se passe : ces adultes imposants, ces défenseurs, sur le papier, de la veuve et des orphelins (qu’ils sont pourtant !) sont là pour les expulser, loin de l’Autriche, ce pays refuge qu’en six ans ils ont appris à aimer, qui est devenu le leur.

Heureusement leur génitrice ne tarde pas à arriver. Les voilà désormais trois à faire front face aux représentants d’un pouvoir aveugle et sourd. Le répit sera de courte durée, car pour les mettre à l’abri, leur mère aura recours à un expédient d’une radicalité extrême… Le grand poster bariolé du salon, témoin silencieux de ces scènes de la tragédie humaine, ressemble désormais à une arche de Noé affolée, tandis que nos deux oisillons, livrés à eux-même, n’ont pour toute bouée de secours que leur solidarité et leur fraternité. Il ne viendrait à aucun humain sensé l’idée de séparer ces deux-là qui s’aiment, se soutiennent. Mais un système administratif n’a ni cerveau ni cœur et ceux qui travaillent pour lui finissent parfois par ne plus écouter les leurs. On trouvera pour chacun une famille d’accueil cosy, une nouvelles maman aimante (mais qu’est devenue la leur ?), avec pour toute consigne de ne pas laisser les deux mômes communiquer. C’est compter sans la magie de la vie, sans la puissance de l’amour, sans la volonté farouche de retrouver leur mère, sans les belles rencontres, en particulier celle avec Erika, une grand-mère certes parkinsonienne mais radieuse, malicieuse et belle à croquer !