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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Lundi 6 MARS 2023 à 20h15

Projection suivie d’une discussion avec Jean-François Baillon, professeur des universités à Bordeaux Montaigne, spécialiste du cinéma anglais



Dans le cadre du Festival Théâtre des images (une programmation de l’Université Bordeaux Montaigne)

THE WICKER MAN

Robin HARDY - GB 1973 1h34mn VOSTF - avec Edward Woodward, Christopher Lee, Britt Ekland, Diane Cliento, Ingrid Pitt... Scénario d’Anthony Shaffer. VERSION INTÉGRALE RESTAURÉE.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE WICKER MANAlerté par une lettre anonyme de la disparition d’une fillette sur une île écossaise, le sergent Howie, à cheval sur le respect des règles, de la morale et de la religion chrétienne, vient mener l’enquête. Il découvre une communauté hostile, occupée à préparer les festivités du mois de mai…

Au croisement du genre policier, de l’horreur, voire du film musical, le chef-d’œuvre de Robin Hardy et d’Anthony Shaffer propose une fable ambiguë sur la survivance des croyances traditionnelles. C’est une thématique qui circule dans le cinéma britannique dès la fin des années 50 et qui correspond à la fois à une recherche de renouvellement du cinéma d’horreur et à une thématique culturelle en vogue. Le cinéma britannique des années 70 se distingue par plusieurs œuvres singulières qui ont marqué le genre et qui expriment aussi ce conflit entre christianisme et paganisme. Parmi les fleurons de cette filmographie, figurent quelques productions indépendantes comme Rendez-vous avec la peur (Jacques Tourneur, 1957), Brûle, sorcière, brûle ! (Sidney Hayers, 1962) et Le Mystère des 13 (J. Lee Thompson, 1966), tourné en Dordogne, ou des films Hammer comme Pacte avec le diable (Cyrik Frankel, 1966) et Les Vierges de Satan (Terence Fisher, 1968). Les années 1970 sont particulièrement fécondes et The Wicker Man, devenu culte aujourd’hui, apparaît plutôt comme la fin d’un cycle où brillent des joyaux méconnus : La Ballade de Tam Lin (Roddy MacDowall, 1970), La Nuit du maléfice (Piers Haggard, 1971). Le genre s’offre aujourd’hui une nouvelle jeunesse et revendique une filiation avec le film de Robin Hardy, inspiration directe de Midsommar (Ari Aster, 2019) – ou, différemment, du clip vidéo de Burn the Witch du groupe Radiohead (2016).

La grande originalité du film de Robin Hardy, qui le différencie des films précédents du cycle, est de s’appuyer sur une approche pour ainsi dire documentaire : les rituels mis en scène reproduisent des pratiques attestées, même si leur emplacement géographique, leur concentration dans l’espace et dans le temps et l’interprétation symbolique qui en est donnée relèvent bien souvent de la fantaisie des auteurs. C’est le cas en particulier de la figure de « l’homme vert », dont une version menaçante réapparait dans Men (Alex Garland, 2021) et qui est peut-être associée à d’anciens cultes païens de la fertilité. Les nombreuses chansons du film font partie de cette dimension « folklorisante », assumée par Hardy et par le scénariste Anthony Shaffer (l’auteur du scénario du Limier de Joseph Mankiewicz l’année précédente), et qui ancre le film dans la contre-culture de l’époque. Paradoxalement, la principale source d’inspiration des deux hommes est pourtant Le Rameau d’or de James G. Frazer, anthropologue victorien lui-même tributaire de descriptions rapportées par Jules César dans La Guerre des Gaules. De façon plus troublante, The Wicker Man a également inspiré de nombreux cultes néo-païens qui reproduisent le rituel mis en scène dans la dernière séquence du film et qui n’est peut-être qu’une légende véhiculée par l’envahisseur romain à des fins de propagande…