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LES SORCIÈRES DE L’ORIENT

Julien FARAUT - documentaire France / Japon 2021 1h40mn VOSTF - Musique originale de Jason Lytle.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES SORCIÈRES DE L’ORIENTVous ne le savez peut-être pas mais nombre d’entre vous ont déjà entendu parlé des « Sorcières de l’orient ». Jeanne et Serge, le dessin animé des années 80, ça ne vous dit rien, vous êtes sûr ? « Les Sorcières de l’orient », c’est le nom de guerre donné aux joueuses d’une équipe de volley-ball nippone extraordinaire et au palmarès inégalé, qui a inspiré ce célèbre animé adoré par toute une génération. D’abord modeste formation d’usine, l’équipe devint championne nationale, championne du monde et enfin championne olympique en 1964 à Tokyo. En pleine guerre froide, elle a enchainé une série de 258 victoires consécutives, écrasant ses adversaires les unes après les autres et en particulier la plus redoutable de toutes : l’URSS ! Le destin sportif hors du commun qu’elles ont bâti à force de travail acharné a donné lieu à nombre de mangas, fictions et animés. Jeanne et Serge est d’ailleurs loin d’être le premier, puisqu’il était largement inspiré d’un autre animé un peu moins connu chez nous, Attack No1, auquel notre documentaire fait souvent référence dans un travail de montage particulièrement habile.


Tous ces animés ont en commun de mettre en scène des ballons frappés avec une telle puissance qu’ils en deviennent ovales, complètement déformés. Pour espérer les recevoir, les défenseuses doivent se jeter au sol, enchaîner roulades et autres culbutes sans craindre la rudesse du contact avec le parquet. Ce que nous apprend le film, c’est que la fiction exagérait à peine ! Ces rythmes d’échanges intensifs, ces frappes d’une force inouïe, la pression de la victoire, l’extrême sévérité des entrainements et l’épuisement qui en découlait, tout cela était pur reflet de la réalité. C’est particulièrement frappant pour les entraînements, menés d’une main de fer par un technicien hors-pair, Hirobumi Daimatsu, célèbre par ailleurs pour ses exploits militaires et surnommé rien de moins que « Daimatsu-le-démon » ! Les images d’archives à la photographie sublime témoignent de séances intensives durant lesquelles le mot fatigue est carrément rayé du vocabulaire.

Cinquante ans après, Julien Faraut a rencontré plusieurs de ces joueuses hors du commun qui reviennent sur cette expérience : aucune ne renie leur entraîneur ni le travail harassant qu’il leur imposait. Sans doute endossait-il la figure paternelle qui manquait à la plupart des joueuses : la deuxième guerre mondiale s’était achevée il y a peu et elles avaient grandi sans leur père, mort au combat ou des suites de la pauvreté.
Et c’est bien de ce contexte historique qu’est issue cette équipe de volley, constituée dans une usine textile, laquelle a participé au même titre que des centaines d’autres à l’effort de reconstruction d’un Japon dévasté par la guerre. Le glissement symbolique allait se faire de lui-même, l’équipe de Nichibo Kaizuka (le nom de l’entreprise) devenant le symbole national de cette industrialisation en flèche : le Japon, à force de rigueur, se relevait aussitôt après sa capitulation. Il fallait que le monde entier le sache et prenne la mesure du « miracle japonais » ! L’avènement de la télévision par satellite allait permettre de couvrir de façon inédite les Jeux Olympiques de 1964, offrant ainsi au pays l’occasion idéale de regagner sa grandeur aux yeux du monde, et sans doute encore plus aux siens propres.
Tout comme pour L’Empire de la perfection, son film sur John McEnroe, Julien Faraut a travaillé principalement à partir d’images d’archives (magnifiques) dégotées à l’Institut National du Sport. A celles-ci sont mêlées des interviews et des prises de vues actuelles, des extraits d’animés ainsi que des images de propagande capitalistes pas piquées des hannetons ! Soutenu par une bande son au cordeau, le montage virtuose offre des moments de pure jubilation plastique. (Et quiconque est touché par la mode y trouvera aussi le plaisir de la coupe de cheveux des femmes des sixties, mais ça, c’est encore autre chose).