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UN ANGE À MA TABLE

(AN ANGEL AT MY TABLE) Jane CAMPION - Nouvelle-Zélande 1990 2h36mn VOSTF - avec Kerry Fox, Alexia Keogh, Karen Fergusson, Iris Church... Scénario de Laura Jones, d’après les trois récits autobiographiques de Janet Frame.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN ANGE À MA TABLEAu moment où le nouveau film de Jane Campion, The Power of the dog, s’annonce sur Netflix, il est plus que jamais urgent de venir en salle voir ou revoir le premier chef d’œuvre de la cinéaste, le superbe Un ange à ma table. Construite sous la forme d’un triptyque, c’est l’extraordinaire et tonique histoire d’une remontée des enfers. Un destin peu commun, une renaissance à peine croyable.

Lorsque Janet est née, les bonnes fées étaient sans doute occupées ailleurs… Quelques années plus tard, ça donne une fille boulotte aux cheveux roux frisés indémêlables, au visage poupin et sans charme, à la timidité maladive… Quant au contexte, ouh la la ! Une famille pléthorique et pauvre, un frère épileptique, une sœur aînée qui se noie, l’autre qui suit quelques années plus tard… La crasse, la maladie, les vêtements difformes et troués… Rien qui facilite la communication avec des petits camarades prompts à abuser de la moquerie facile, du chahut à bon compte. Elle n’a rien pour faciliter l’amour, la malheureuse Janet. Cette histoire aurait pu être glauque et sinistre, Jane Campion en fait un hymne à la vie, d’une force exceptionnelle. Elle brosse un portrait ébouriffant de Janet Frame, grande romancière qui a raconté son parcours dans trois livres étonnants.
Après une enfance peu rose donc, Janet entre à l’université où son repli sur elle-même prend des proportions inquiétantes, au point qu’elle tente de se suicider, trouve asile en psychiatrie. Huit années chez « les fous », deux cents séances d’électrochocs… et elle évite la lobotomie de justesse grâce à la parution de son premier recueil de poèmes. Parce que depuis toujours, sa seule échappatoire, son remède au malheur, c’est la fuite dans l’imaginaire, c’est l’écriture. Son talent attirera l’attention de quelques êtres d’exception, entre autres celle du psychiatre qui remettra en question le diagnostic de schizophrénie à l’origine de son internement. Non, Janet n’était pas malade. Pas plus tordue que vous et moi, seulement timide, seulement coincée, persuadée qu’elle n’avait rien pour qu’on s’intéresse à elle. Une bourse d’études… et, de Londres à Ibiza, elle découvre enfin le monde, les autres, l’avant-garde intello des années 1950…

« On croit que tout est fini et le rossignol se remet à chanter », avait écrit le peintre Rouault en commentaire à une de ses toiles particulièrement pessimiste… Pour Janet, l’oiseau chanteur n’en finit pas de s’égosiller… Le destin de Janet Frame est un bien beau sujet, Jane Campion en a fait un film magnifique.