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OMAR LA FRAISE

Elias BELKEDDAR - France / Algérie 2023 1h32mn - avec Reda Kateb, Benoit Magimel, Meriem Amiar... Scénario d’Elias Belkeddar, Jérôme Pierrat et Thomas Bidegain. Sélection officielle, Festival de Cannes 2023.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

OMAR LA FRAISEMéfiez-vous de ce titre qui pourrait tromper l’intelligence artificielle mal calibrée d’un moteur de recherche et vous envoyer vers des films pour enfants du style Bob l’éponge. Parce-que là nous sommes plutôt du côté de Pépé le Moko (le classique de Duvivier avec Gabin). Omar la fraise donc s’inscrit plutôt dans la veine du film noir, et on pense fugitivement à Tarantino pour les dialogues « philosophiques » auxquels se livrent les deux comparses qui sont au centre de l’intrigue. Le récit nous plonge dans l’univers de la petite truanderie avec un humour parfois ravageur et un réalisme saisi comme sur le vif de la vie algérienne, sur laquelle le réalisateur pose un regard sans fard, à la fois tendre et brutal. Et comme en littérature de genre, l’histoire de ces deux malfrats en fin de course est un vecteur qui sert surtout à raconter un pays mais aussi l’amitié, la loyauté et la quête de rédemption.

Omar, affublé depuis Dieu sait quand du sobriquet de la Fraise, est un bandit à l’ancienne. Contraint à la cavale en Algérie, il vit de petites magouilles, accompagné de son illustre acolyte Roger. Après avoir régné sur le milieu du banditisme français durant des décennies, ils doivent ensemble, comme un vieux couple, accepter leur nouvelle vie alors qu’ils n’ont vécu jusqu’à présent que dans la débauche et la violence. C’est là qu’Omar la Fraise diffère de Pépé le Moko : ils ont beau tous les deux être tricards à Paname, réfugiés tous les deux en Algérie, on n’est plus à la même époque. Quand Pépé évoque la voyoucratie de l’entre deux guerres, classieuse et quasi bien élevée, Omar nous renvoie aux pires années du bling bling, du mauvais goût le plus crasse et des soirées bunga bunga. Pourtant, chez les deux malfrats que presque un siècle sépare, c’est l’amour et la rencontre d’une femme au caractère bien trempé qui scellera leur destin.
Mais pour l’heure Omar tourne comme un lion en cage sur la terrasse de son palace, meublé à la va-comme-je-te-pousse. Il cuve une soirée trop poudrée en survet, dans un canapé ou au bord de la piscine vide. Bref Omar ne va pas bien du tout et Roger lui, il le voit bien. Il sent bien qu’Omar ne va jamais pouvoir se tenir tranquille comme le lui a répété le baveux et qu’il va replonger dans le trafic et pour finir, en taule. Alors avec l’aide de l’avocat sus-mentionné, Omar va se faire embaucher comme co-gérant d’une boulangerie industrielle mais néanmoins familiale. C’est là qu’il va rencontrer son destin. Sauf bien sûr qu’il n’est pas tout à fait prêt, même pour les beaux yeux de Samia, à renoncer à ses vieilles habitudes…
Avec une efficacité redoutable, Elias Belkeddar, dont c’est le premier long métrage, enchaine les séquences sur un rythme tantôt électrique tantôt nonchalant comme le sont ses deux héros et comme l’est sans doute ce pays depuis si longtemps mal traité. Vous verrez dans ce film un vrai faux mariage, un combat de boucs, une course de dromadaires, mais aussi un gang de gamins des rues et deux quinquas suer au soleil au bord d’une piscine toujours vide. Et enfin vous saurez le pourquoi de la Fraise…

Après coup on se dit que le film n’aurait pas ce charme fou sans les deux acteurs, énormes et parfaits dans leur numéro de duettistes. On sait maintenant que Reda Kateb est un acteur accompli qui dispose dans sa besace d’une grande variété de jeu et que Benoît Magimel marche désormais sur les traces des plus grands. Ce formidable duo nous livre ici, malgré les apparences auxquelles c’est bien connu il ne faut pas se fier, deux incarnations définitivement réjouissantes.