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LA COMÉDIE HUMAINE

Écrit et réalisé par Kôji FUKADA - Japon 2008 2h20mn VOSTF - avec Eriko Nemoto, Reina Kakudate, Masayuki Yamamoto, Yuri Ogino, Minako Inoue...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA COMÉDIE HUMAINETrois histoires discrètement enchâssées. Trois situations où, au gré de hasards, de croisements ou de retrouvailles, se dévoilent les vies sentimentales d’une poignée de Tokyoïtes d’aujourd’hui. Si le procédé est loin d’être nouveau, le principe de multiplicité des trajectoires et de leurs interactions semble être très apprécié d’un certain renouveau du cinéma japonais. Nous l’avons tout particulièrement aimé chez un cinéaste comme Ryūsuke Hamaguchi (Drive my car, Contes du hasard et autres fantaisies…). La découverte de cette Comédie humaine, second film de Kôji Fukada tourné en 2008 et jusqu’ici inédit en France, permet de remonter vers les origines d’un courant de cinéastes soucieux de représenter leurs semblables sous de multiples facettes pour mieux en percer les secrets. De ce point de vue, la référence explicite du titre à la saga romanesque de Balzac affiche l’affiliation de Fukada à l’entreprise du célèbre romancier : témoigner de l’état d’une époque et de ses mœurs par une suite de récits réalistes et de descriptions minutieuses, où la persistance de certains personnages en toile de fond forme le fil rouge d’une vue d’ensemble de la société. Avec ces trois petites chroniques, Koji Fukada pose un regard tout en légèreté et en délicatesse sur des personnages en quête d’amour.

Le premier mouvement s’intéresse à l’amitié naissante entre deux femmes le temps d’une soirée. Aux portes du spectacle de butō auquel elle se rendait, Reiko ne retrouve pas son ticket et se voit proposer par une inconnue, Ohno, la place qu’elle avait prise pour son compagnon qui, une fois de plus, ne viendra pas. En remerciement, Ohno est invitée à dîner dans un restaurant où elle comprend que Reiko est séparée de son mari et qu’elle noue une liaison avec le propriétaire du restaurant. C’est l’occasion pour les deux femmes de confronter leur vision des hommes et d’évoquer leurs déceptions amoureuses.
La deuxième partie se déroule dans une galerie d’art appartenant justement au mari de Reiko. Cette dernière vient lui rendre visite pour discuter de la possibilité d’un divorce au moment où Haru, une photographe novice, s’apprête à faire son premier vernissage. Candide et sincère, Haru est déstabilisée par la situation du propriétaire des lieux, d’autant qu’elle doit se rendre le soir-même à la fête de mariage de son amie Jun.
Enfin, le dernier récit suit précisément la vie des jeunes mariés en question. Au moment où Jun tombe enceinte, son mari Masaki est victime d’un accident et se voit amputé du bras droit. Une crise de couple s’amorce alors que Jun sent son corps se transformer pour donner la vie, et que Masaki souffre de plus en plus du syndrome du « membre fantôme ».

Agencé comme des tableaux en cascade, le film ausculte les problématiques amoureuses de trentenaires souvent mis face à une incommunicabilité ou à une forme de solitude. Si la mise en scène est encore inégale, Koji Fukada déploie un vrai sens de l’écriture et de jolis instants poétiques qui teintent ces trois histoires d’une étrange mélancolie. On sait que le réalisateur a depuis abordé quantité de styles, de la comédie rhomérienne (Au revoir l’été) au thriller (L’Infirmière) en passant par le mélodrame (Love life) ou l’anticipation (Sayonara). Preuve d’un appétit hétéroclite pour représenter un motif qui, à la vue de cette œuvre de jeunesse, apparaît constant : filmer ce que l’intime éprouve comme joie et comme souffrance dans son chemin vers l’autre.