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Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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LAS BUENAS COMPAÑÍAS

(titre français plan-plan : EN BONNE COMPAGNIE) Sivia MUNT - Espagne 2023 1h33mn VOSTF - avec Alícia Falcó, Elena Tarrats, Itziar Ituño, Miguel Garcés, Maria Cerezuela... Scénario de Jorge Gil Munarriz.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LAS BUENAS COMPAÑÍASAprès la française Blandine Lenoir et son Annie Colère, qui nous replongeait avec passion dans le combat mené par les femmes du MLAC pour la liberté de la contraception et de l’avortement en France dans les années 70, c’est au tour de la cinéaste catalane Silvia Munt de nous offrir un éclairage sur le combat parallèle de nos sœurs espagnoles, à quelques années d’intervalle… Le film s’inspire d’un groupe de femmes d’Errenteria qui, de 1976 à 1985, aida plus d’un millier d’entre elles à avorter en sécurité et dans la dignité. L’une des originalités du scénario, c’est qu’il sort de l’ombre une affaire jusqu’alors passée inaperçue en dehors du Pays basque, « Le procès contre les 11 de Basauri ». En 1976, un an après la mort de Franco, 11 femmes de la classe ouvrière sont emprisonnées, accusées de pratiquer des avortements clandestins. Jugées à l’issue d’un procès interminable, les 11 de Basauri deviennent les figures emblématiques et inspirantes d’une mobilisation qui participera efficacement à la dépénalisation de l’avortement adoptée le 5 juillet 1985, soit 10 ans après la promulgation de la loi Veil en France…

Nous voici donc au Pays basque, à l’été 1977. Bea, 16 ans, issue d’une famille de milieu modeste, a rejoint le mouvement féministe qui secoue le pays. A peine sortie de l’adolescence, Bea se cherche, virevolte, s’exalte et se révolte contre cette société patriarcale qui maltraite les femmes et, peut-être pire encore, les ignore, les rend invisibles. Son univers est resserré : elle navigue entre le collectif féministe, ruche hyperactive et émancipatrice nichée au cœur des docks d’Errenteria, et l’appartement sombre de sa mère avec qui elle cohabite. Et puis il y a l’appartement bourgeois, transpirant encore le franquisme, dans lequel sa mère est employée comme femme de ménage. C’est là que Bea va rencontrer Miren, jeune fille trouble et troublante, passionnée de piano. Très vite, une complicité se noue entre les deux jeunes femmes que tout oppose mais qui semblent liées par cet appel du large, cette recherche d’un ailleurs où les cœurs et les corps seraient plus libres, affranchis des carcans du patriarcat et de la famille.
On comprend assez vite que les actions de Bea au sein du collectif féministe sont étroitement liées aux histoires personnelles et familiales qu’elle traverse : elle est entourée de femmes victimes de la domination masculine, souvent en proie à des grossesses non désirées. Et puis il y a son père, prisonnier politique dont elle espère ardemment l’amnistie, dans cette période houleuse où tout est à réinventer.

Le film joue sur les deux registres : le politique d’un côté, à travers les actions militantes de Bea et de ses compagnes de lutte, leur engagement pour défendre leurs droits, en particulier celui d’avorter, et revendiquer l’amnistie des 11 ! L’intime de l’autre, en s’attachant à la relation entre Bea et Miren, portée par des séquences sensuelles, elliptiques et pudiques, où se joue la question de la liberté sexuelle et du choix de disposer de son corps. Débordant de l’énergie de leur jeunesse, les deux filles ont ce besoin commun de se libérer. Et si l’une porte dans son sang un héritage de révolte, l’autre étouffe dans sa cage dorée.
Au final, Silva Munt réussit un film fort et captivant, restituant parfaitement la réalité du Pays Basque dans les années 1970 et rendant un vibrant hommage à cette intense histoire de sororité à l’époque de la transition post-franquiste. Les jeunes comédiennes sont toute animées d’une fougue et d’une combativité qui forcent l’admiration.