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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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La séance du dimanche 22 octobre à 11h sera suivie d’une discussion animée par Patrick Cardon, éditeur chez GayKitschCamp, en présence de Jean-Jacques Rue, distributeur du film. Elle sera suivie d’un brunch participatif sur la terrasse (vous apportez de quoi grignoter, nous fournissons les boissons). Pour en savoir plus sur les éditions GKC : https://www.helloasso.com/ associations/gaykitschcamp-cardon

UN PRINCE

Pierre CRETON
France 2023 1h22
avec Antoine Pirotte, Pierre Creton, Vincent Barré, Manon Schaap, Françoise Lebrun, Evelyne Didi... et les voix de Mathieu Amalric, Gregory Gadebois et Françoise Lebrun
Scénario de Pierre Creton avec la collaboration de Mathilde Girard, Cyril Neyrat et Vincent Barré

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN PRINCE« Le paradis hante les jardins et il hante le mien. » Derek Jarman, Le Dernier jardin
« Celui qui aime la beauté humaine sera favorablement et équitablement disposé envers les deux sexes, au lieu de supposer que les hommes et les femmes dif- fèrent sous le rapport de l’amour comme sous celui du vêtement. » Plutarque

Derek Jarman fut un immense cinéaste gay britannique, compagnon des années punk décédé du SIDA en 1994, qui passa ses dernières années dans le Kent à cultiver un jardin de bric et de broc, planté au bord de la mer, face à une centrale nucléaire, comme une oa- sis de résistance éternelle et élégiaque face à la modernité brutale, un paradis perdu qui donna son titre à un de ses derniers films, The Garden. Alter ego normand de Jarman, Pierre Creton est aussi un cinéaste paysan, horticulteur et apiculteur, qui se nourrit de sa passion de la terre et du sexe pour construire des poèmes et des contes cinématographiques inoubliables, aussi beaux que des poésies antiques d’Ovide ou de Virgile, où se mêlent le réalisme do- cumentaire et des fulgurances mytho- logiques. D’ailleurs ses films, où des garçons et des hommes de tous âges s’ébattent librement dans une nature que l’on croirait éternelle, évoquent cette antiquité pré-chrétienne bienheureuse où l’éveil à la sexualité des garçons par d’autres garçons plus âgés faisait plei- nement partie de l’éducation. Puisqu’on parle d’éducation, au début d’Un prince, Pierre-Joseph, jeune homme fuyant un environnement familial pesant (dont sa mère, incarnée avec humour par Françoise Lebrun en armurière), intègre un centre de formation en horticulture. Pour le jeune homosexuel, ce n’est pas seulement la découverte d’un métier auprès de Françoise la directrice, mais aussi celle d’une nouvelle sexualité auprès d’Alberto, le professeur de botanique, et Adrien, le patron de l’exploitation où il est placé. Parallèlement il apprend l’histoire de Kutta, le jeune indien adopté par Françoise (qui donne droit d’ailleurs à de brèves mais fascinantes images de l’Himalaya), qu’il ne rencontrera que quarante ans plus tard, une fois devenu un homme mûr (il est alors incarné par Pierre Creton lui-même). Si la cancanerie médiatique risque de s’attacher surtout – éventuellement pour s’en offusquer – aux amours intergéné- rationnelles montrées de manière non équivoque – on pense évidemment au cinéma d’un autre cinéaste gay et rural, Alain Guiraudie –, c’est la foi de Pierre Creton dans le cinéma comme art total qui frappe et enthousiasme. Au fil d’un scénario qui se déploie en toute liberté – donc attendez-vous à être désar- çonné mais ça fait partie intégrante du charme singulier du film –, on est transporté par la beauté des images et l’intel- ligence du travail sur le son. Splendeur des images quand le plan d’une simple battue (même quand on est allergique à la chasse) ressemble à un tableau de Millet. Ou quand une apparition du prince nu dont on ne dira rien vous plonge au cœur d’une planche du kama- sutra. Beauté du son quand on entend les voix reconnaissables entre toutes de Mathieu Amalric, Gregory Gadebois et Françoise Lebrun dire le texte magni- fique qui élève Un prince au rang de su- blime poème en images. Depuis son jardin d’Eden du pays de Caux, Pierre Creton s’attache avec un talent aussi grand que modeste à construire un univers unique dans le ci- néma français. On lui en sait gré