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Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

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le 11 avril à 20h,
avec Le Diable Vauvert pour la seconde édition de 24 mots par secondes,
séance unique suivie d’une discussion avec Monica Michlin,
professeure, et Claudine Reynaud, professeure émérite en études américaines contemporaines à l’Université Paul-Valéry, Montpellier 3.

FREE ANGELA and all political prisoners

Shola LYNCH - documentaire USA 2012 1h37mn VOSTF - avec Angela Davis, bien sûr !...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

FREE ANGELA and all political prisonersJe vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître… Une drôle d'époque de bruit et de fureur où des foules de jeunes étaient capables de se rassembler pour chanter, danser, faire la fête, mais aussi pour s'opposer et protester d'un seul élan, d'un bout à l'autre du monde, contre des formes d'oppression qui leur semblaient intolérables. Ils savaient alors ce que ça signifiait de « se sentir puissants collectivement et capables de changer le monde ». Il y avait de la créativité dans l'air, une forme de romantisme décapant, dans tous les domaines les idées fusaient, se stimulaient, se répandaient en courants vivaces, les films véhiculaient ce souffle-là et les arts étaient une quête constante de sens et de remise en question. Il y eut de grandes histoires, de grandes figures pour marquer cette époque-là de traces indélébiles. Certaines plus que d'autres et une palanquée d'avancées politiques et sociales nous sont restées de cette agitation.

S'il est une personnalité qui a marqué cette période à plus d'un titre, c'est bien Angela Davis, une jeunette splendide d'une vingtaine d'années au visage fin, à la coiffure affro qui lui faisait comme une auréole immense et dont l'effigie fleurissait les tee-shirts dans les manifs. La planète entière s'était mobilisée pour la sauver de la peine de mort… sans face de bouc ni twitter ni aucun des réseaux sociaux d'internet… la chose aujourd'hui semblerait impensable : ils étaient plus de 100 000 à Paris à manifester en scandant son nom, Sartre et Beauvoir en tête, Prévert lui écrivit un poème, les Rolling Stones une chanson : « Sweet Black Angel »…
La bonne nouvelle, c'est que cette fille extraordinaire est toujours une battante, qu'elle n'a cessé de militer pour les valeurs qu'elle défendait alors : les droits des femmes, les droits des noirs, contre la peine de mort, contre l'industrie des prisons… Après avoir écrit une palanquée d'essais et de bouquins, elle parcourt le monde, toujours rebelle, opposant au « prêt à penser » un esprit constamment critique. C'est un plaisir, c'est un honneur de la recevoir à l'occasion de la sortie d'un film qui lui est consacré, merci à son distributeur Jour2Fête (celui-là même qui nous a confié Royal affair et Des abeilles et des hommes en avant-première l'été dernier), de nous faire ce plaisir là.

Angela Davis, aux côtés de Martin Luther King, Malcolm X, est une grande figure du mouvement noir américain. Elle adhère au Parti Communiste à 18 ans, et devient membre des Black Panthers en 1967. Elle pige très vite que les luttes sont indissociables et qu'on ne peut se battre pour l'égalité des noirs et des blancs sans militer pour l'émancipation des travailleurs, quelle que soit leur origine, leur sexe et leur couleur de peau. Elevée dans la contestation et la résistance par une famille très engagée, elle participe dès 12 ans au boycott d'une compagnie de bus pratiquant la ségrégation. Elle fait des études brillantes, qui la mènent un temps à la Sorbonne à Paris, à l'université Gœthe à Francfort… et revient enseigner à l'université de San Diego. Elle a un talent oratoire certain, un charisme évident et plein de choses à dire… Elle sera rapidement virée de l'université où elle enseigne : Reagan, alors gouverneur, en fait une affaire personnelle et jure par Toutatis qu'elle n'enseignera plus jamais.
Le 7 août 1970, une prise d'otage visant à libérer George Jackson, membre des Black Panthers condamné à la prison à vie à l'âge de 18 ans pour un vol de 70 dollars, tourne mal. Angela, membre du comité de soutien de Jackson, est accusée par le FBI d'avoir procuré les armes qui ont permis le coup de force. Celle que Reagan désigne comme la « terroriste N°1 » est désormais en fuite, traquée par le FBI à travers tous les États-Unis. La planète entière se passionne pour cette femme jeune, belle, charismatique : arrêtée en octobre, elle est accusée de meurtres et séquestration, et risque la peine de mort. Elle sera acquittée, faute de preuves, deux ans après une mobilisation mondiale autour d'un procès hyper médiatisé dont elle ressort libre, grandie, célèbre et plus que jamais résolue à ne pas lâcher le morceau. Elle ne le lâche toujours pas !