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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117 Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...
Également au programme - L’HONNEUR PERDU DE KATHARINA BLUM - LE SECOND ÉVEIL DE CHRISTA KLAGES - ROSA LUXEMBOURG
(Die bleierne zeit) Écrit et réalisé par Margarethe VON TROTTA - RFA 1981 1h46mn VOSTF - avec Jutta Lampe, Barbara Sukowa, Rüdiger Vogler, Doris Schade...
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Les années 70 ont vu émerger en Allemagne de l’Ouest plusieurs réalisatrices ouvertement féministes, aux films tout à fait passionnants. Parmi elles, Margarethe von Trotta, qui débuta sa carrière d’abord en tant que comédienne chez Rainer Werner Fassbinder, avant de passer à la réalisation une décennie plus tard. Dès son premier film, L’Honneur perdu de Katharina Blum (1975), qu’elle co-réalise avec Volker Schlöndorff, Margarethe von Trotta s’empare d’un sujet alors brûlant dans la société allemande : le terrorisme d’extrême gauche, porté à l’époque par la Fraction armée rouge (RAF) qui revendique tout une série d’attentats à la bombe. Cette thématique trouve son apogée dans son film Les Années de plomb, réalisé en 1981 et pour lequel elle remporte le prestigieux Lion d’or au Festival de Venise.
Inspiré par les personnalités de Gudrun Ensslin, membre fondatrice de la RAF, et de sa sœur Christine, Les Années de plomb suit la relation complexe de deux femmes élevées au sein d’une même famille religieuse et autoritaire, dans l’immédiat après-guerre. Si les deux sœurs partagent les mêmes idéaux politiques, elles ont pris deux chemins de vie radicalement opposés. La première, Julianne, rebelle depuis son plus jeune âge, est journaliste et participe à l’organisation de manifestations pacifiques pour la défense des droits des femmes. Marianne, quant à elle, pourtant plus réservée et docile durant son enfance et son adolescence, s’est engagée dans la lutte armée et elle est recherchée par la police pour l’organisation d’attentats.
Les Années de plomb est le récit poignant du parcours de ces deux sœurs en lutte, renouant le dialogue suite à l’incarcération de Marianne. Elles incarnent deux faces d’une même pièce, toutes deux révoltées par les idéaux d’une société bourgeoise et patriarcale. Deux femmes qui se débattent dans une nation coupée en deux, littéralement et métaphoriquement. Partant du noyau de la cellule familiale, Margarethe von Trotta fait émerger un récit plus collectif : celui d’une jeunesse allemande élevée durant l’après-guerre et terrassée par un conflit générationnel profond face à « la chape de plomb faite de silences et de non-dits sur la période nazie. » (Margarethe von Trotta, L’Humanité)
Abordant des thèmes aussi variés que le rapport à la maternité ou la question des conditions d’incarcération des détenus, Les Années de plomb est un film puissant et intelligent, magnifiquement incarné par Jutta Lampe et Barbara Sukowa, toutes deux récompensées d’un prix d’interprétation au Festival de Venise. Elles portent la charge émotionnelle de ce film bouleversant, adoubé par le cinéaste Ingmar Bergman, qui le classait parmi ses dix films préférés.