30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117 Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...
Également au programme - CHRONIQUES DE TÉHÉRAN - COME BACK AFRICA - ICI ET AILLEURS - L’ÂGE DU TRAVAIL - LA PERMISSION - LA PETITE AMIE D’ÉMILE - LE CERCLE - LUTTES EN ITALIE - MINERS SHOT DOWN - MOI, DANIEL BLAKE - PAR LA FENÊTRE OU PAR LA PORTE - SYNONYMES - TANTAS ALMAS, LA VALLÉE DES ÂMES - TOUT VA BIEN
Vendredi 16 Février 2024 à 16h30
Journée Nadav Lapid
Dans le cadre des 20e Rencontres cinématographiques LA CLASSE OUVRIÈRE C’EST PAS DU CINÉMA
En partenariat avec le département cinéma de l’Université Bordeaux Montaigne
Présentation et modération des rencontres par Marguerite Vappereau, Maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Université Bordeaux Montaigne
Écrit et réalisé par Nadav LAPID - Israël 2011 1h47mn VOSTF - avec Yiftach Klein, Yaara Pelzig, Michael Mushonov, Menashe Noi, Keren Mor, Michael Aloni... Prix spécial du Jury, Festival de Locarno 2011.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Mais de quelle boîte sortent ces solides gaillards qui, tendus sur les pédales de leur vélo, avalent sous un soleil de plomb le long ruban de bitume posé en plein désert ? Pour le savoir, il nous faut attendre qu'ils posent pied à terre au sommet d'un col d'où s'étale sous leurs yeux éblouis le plus beau paysage du monde et les voici, gagnés par l'enthousiasme et la passion, à hurler leur prénom comme des gamins : Amir, Yaron, Ariel, Moshe, Schlomi… Sans doute, pense-t-on alors avec raison, qu'un si fort attachement à l'environnement ne relève pas d'un goût un peu simplet pour les couchers de soleil de carte postale, mais de la conscience chevillée au corps d'avoir hérité de la terre promise. Une terre de raison où coule pour tous, aux fontaines, le vin, le lait, le miel et le coca-cola. Parole, on y croirait presque à cette terre d'harmonie. Au moins jusqu'au retour de promenade de ce bel athlète qui, à peine entré à la maison, va gentiment masser, selon mode d'emploi, les cuisses de son épouse enceinte pour faciliter l'accouchement à venir. On y croit décidément encore plus quand le même, en vérité exemplaire, va jusqu'à porter l'épouse en question, pourtant plantureuse, jusqu'au sommet d'un immeuble pour lui épargner les conséquences d'une panne d'ascenseur. Et on n'est pas loin de fondre de tendresse quand on découvre que ce gros effort est déployé pour faire plaisir à maman, dont c'est le repas familial d'anniversaire. On se congratule, on s'embrasse, les deux fistons, selon une vieille habitude, font sauter maman en l'air. Bref ! La fête bat son plein… Mais quelque part dans la nuit, deux ombres fracturent la portière arrière d'une voiture et se glissent dedans. Immobiles, ils attendent son propriétaire, pour l'abattre d'une seule balle.
Un ascenseur en panne dans une HLM, un homme abattu froidement dans la nuit… on voit là une terre de déraison. Mais retour, le lendemain aux fondamentaux : c'est pique nique chez nos cyclistes. On s'embrasse, on se tape virilement dans le dos, on esquisse une mêlée de rugby, on plaisante grassement sur les filles. Le vin, le lait, le miel, le coca, ruissellent toujours des fontaines. Mais soudain, changement de décor : nos cyclistes font face dans un bureau à ce qui semble être leur entraîneur. Conseils sportifs, remise de médaille ? Non : conseil de guerre. Nos sympathiques athlètes sont en fait des policiers d'élite et, lors d'une opération de routine pour éliminer le terroriste Aimar Sirtawi, ils ont hélas trucidé au passage toute la famille El Zoubeiydei, à l'exception du petit-fils resté infirme. Nos policiers-cyclistes, confrontés à l'assassinat ciblé d'un terroriste et au massacre d'une famille innocente, ne sont pas au bout de leur peine, puisqu'ils devront faire face à une autre révolte, celle de leurs propres enfants. En tout cas des enfants d'Israël…
Voici donc une terre promise qui promet. Et c'est tout l'enjeu de ce Policier : nous faire comprendre que ce qui était une utopie et le rêve d'une société égalitaire, peut être parce qu'elle s'est construite sur une spoliation, ne vaut guère mieux aujourd'hui, question inégalités hurlantes et dévoiement de la démocratie, que n'importe laquelle de nos sociétés occidentales. Et l'on n'a sans doute pas fini de payer cette aventure, puisque cet état d'Israël, élu parmi les élus américains, envisage ni plus ni moins que de bombarder d'ici l'été prochain les installation militaro-nucléaires iraniennes, histoire de rajouter un peu plus de désordre au désordre engendré par les interventions americano-occidentales en Irak et en Afghanistan. A ce propos, il n'est pas anodin de relever dans Le Policier l'allusion, dans un concert rock, à Mordechaï Vanunu, physicien nucléaire israélien (Vanunu ! Vanunu ! crient en cœur le chanteur et son public) qui dénonça en son temps, au péril de sa vie, l'accession d'Israël à l'arme atomique.