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CHÈRE LÉA

Écrit et réalisé par Jérôme BONNEL - France 2021 1h40mn - avec les deux Gregory : Montel et Gadebois, Anaïs Demoustier, Léa Drucker, Nadège Beausson-Diagne...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

CHÈRE LÉAIl y a des journées qui filent comme des secondes et des secondes qui semblent durer une éternité. Tout est question d’état d’esprit. Malheureux celui qui se torture dans les affres de l’amour, il trouvera le temps bien long.
Chère Léa est l’histoire drolatique d’une impossible lettre, entreprise en désespoir de cause par Jonas pour tenter de reconquérir l’objet de ses désirs. Jamais il n’aurait pensé en arriver-là, lui qui avait pris l’habitude d’avoir à sa disposition sa jolie maîtresse, malgré le yoyo de leurs perpétuelles ruptures. On le devine, drapé dans sa fierté imbécile, oscillant entre les « pour qui se prend-elle ? » et les « sans toi, la vie est comme une pizza sans anchois » et autres sentences grandiloquentes qui aident rarement à se mettre à l’écoute de l’autre. Quand il débarque ce matin-là, après une nuit trop arrosée, sans crier gare et sans grand respect pour la vie privée de son ex-future, ex-amante et ex-cétéra, c’est certainement plus pour se réconforter de ses déboires professionnels de chef d’entreprise que pour le bien-être de la jeune femme. Bien sûr, subsiste quelque chose d’irrésistiblement fort entre eux, qui happe la belle. Envies sitôt assouvies, sitôt mises au rebus, et ce coup-ci avec une détermination renforcée qui a quelque chose de définitif, comme un glas qui sonne. Jonas lui aussi est sonné, assailli de pensées pas bien claires qui tournent en boucle dans une mare aux regrets insalubres. Et en bon Français, son premier réflexe sera d’aller se jeter un petit café bien noir pour remettre en ordre ses neurones et son estomac, dans le but d’affronter la dure journée qui s’annonce. Oui, il lui faut une courte pause, reprendre son souffle avant d’aller faire le point avec son premier associé qui l’attend désespérément et continuer à courir après leur second associé qui semble avoir disparu dans la nature avec la caisse sous le bras. Oui, un petit café, mais alors, juste un… Qui sera suivi d’un autre et puis d’un autre encore… sans grand succès. Car aucune boisson n’est suffisamment puissante comme antidote à la passion dévorante. Cela, le placide patron du bistrot d’en face, rompu à l’art de voir au-delà des seules apparences, le sait bien. Un seul regard lui suffit pour percer à jour ce soit-disant conquérant agité, prêt à mordre les mains qui se tendent, mais qui pourtant suinte le mal de vivre et la solitude. Notre bistrotier qui s’appelle Mathieu est superbement interprété par Grégory Gadebois, et plût à Dieu que jamais un tel bar n’existe dans mon quartier, car j’en deviendrais illico un pilier ! Ici c’est un véritable radeau de la méduse, une nef des fous avec un barreur toujours prêt à tendre une paluche aux nécessiteux, à lancer à la mer une bouée de sauvetage. C’est ici que l’idée fusera bientôt d’écrire une lettre, qui débutera donc par « Chère Léa… » De brouillons en brouillons, de rencontres en rencontres, sera-telle un jour achevée ? Remplira-t-elle son office auprès de Léa ?



Dans ce concentré d’humanité foutraque et bancale, c’est dans les interstices que se love peut-être l’essentiel. Bousculé, désorienté, Jonas (excellent Grégory Montel) nous apparait plus fragile et touchant qu’on ne pensait, capable de regarder enfin un peu plus loin que son nombril. La vie autour bouillonne, se mue en scènes tantôt hilarantes, tantôt touchantes. Et si de vieux réflexes l’engluent encore dans le passé, la serveuse Loubna (géniale Nadège Beausson-Diagne) et son franc parler auront tôt fait de le secouer à coup d’humour et de boutades. Tant et si bien, que quelle que soit la fin de l’histoire, on sait qu’il en restera quelque chose d’essentiel et qu’elle ne sera justement pas une finalité, mais un recommencement.