LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance de midi : 4,50€
Moins de 14 ans : 4,50€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

Chiche, on achète… Tous ensemble, pour que Rosmerta continue !
L’association Rosmerta est un centre social autogéré pour jeunes réfugiés, qui occupe depuis décembre 2018 un bâtiment du diocèse, au centre d’Avignon. Rosmerta lance une SCI (Société Civile Immobilière) citoyenne pour acheter sa propre maison.  Rejoignez l’aventure !L’objectif est de recueillir ...

La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...

UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

Augmentation en vue…
Voilà, c’est maintenant, on ne peut plus reculer. Tout augmente, Utopia doit s’y résoudre aussi.  Plus de cinq ans (octobre 2017, la fois d’avant c’était mai 2013) que nos tarifs sont inchangés. Malgré l’inflation, la crise des subprimes, les sécheresses, les inondations, le mildiou, la dispari...

Soutenez Utopia Palmer

L’ODEUR DU VENT

Écrit et réalisé par Hadi MOHAGHEGH - Iran 2022 1h30 VOSTF - avec Mohammad Eghbali, Hadi Mohaghegh...

Du 24/05/23 au 13/06/23

L’ODEUR DU VENTL’Odeur du vent est une douce parabole de l’existence et des liens qui nous unissent ici-bas.
Dans un Iran calme et rural, verdoyant, loin de nos imaginaires actuels incandescents et dépouillé de tous les artifices de la civilisation, nous suivons un homme qui vit seul dans une maison isolée avec son fils alité. À cause d’une panne d’électricité, l’homme fait appel à un ingénieur du service public. Lequel prend à cœur de l’aider dans la plus grande diligence. Mais la pièce défectueuse manque au stock et il doit partir ailleurs à sa recherche, ne manquant pas de faire de multiples rencontres et d’affronter mille et un obstacles.

Dans une économie dramaturgique assumée et un rapport au temps à l’opposé de l’injonction à la célérité que l’on connaît, le film avance au rythme de ses personnages, tous confrontés à l’intransigeance matérielle du réel. Ici, raccommoder une chaussette pour son épouse, cueillir un bouquet de fleurs pour son amoureuse ou gratter la pierre médicinale dans la montagne n’est pas moins essentiel pour l’un que récupérer cette douille pour le pylône pour l’autre ou regonfler un matelas. Toutes ces entreprises, aussi diverses soient-elles, le film ne les hiérarchise pas et c’est sans doute sa force : il les place au même niveau, tant dans le besoin impérieux de leur réalisation que dans les difficultés à mener celle-ci à bien. Car n’en déplaise aux réseaux sociaux, l’existence ne se mesure pas ni ne se compare. En outre, chacune de ces entreprises trouve sa motivation et sa destination en l’autre, et aucune d’entre elles ne se réalisera sans la rencontre fortuite ou non, de l’autre. Et c’est peut-être là que se situe l’idée principale du film : en dépit de l’isolement et de la solitude, peut-être parfois même du sentiment grave de déréliction face à l’obstacle infranchissable, il existe bel et bien un canal, un câble qui attestent que nous sommes reliés les uns aux autres. Cette matérialité irréfutable que le film met en scène n’en demande pas moins du travail, du soin, et un sens des responsabilités qu’il convient à chacun de prendre à son échelle. Gare à celui qui y ferait défaut !

Avec un sens aigu du cadre, au cœur de paysages d’une grande beauté, le film s’exprime, patiemment, dans une économie de parole et une pudeur propre à l’Orient, emprunt d’une sagesse multimillénaire où l’autre, l’étranger, peu importe son allure, mérite souci et attention (car il pourrait bien être un dieu déguisé). Le réalisateur se fait à la fois passeur en contant cette épopée miniature, et acteur, puisque c’est lui-même qui joue le rôle de l’électricien, celui qui cherche à rétablir la lumière.
Grâce à une mise en scène minimaliste, le film s’avère, comme ses personnages, à la fois humble et déterminé, fragile et lumineux, vulnérable et puissant. Et il réussit le prodige de capter quelque chose d’aussi insaisissable que la condition humaine, d’aussi insaisissable que l’énergie et la lumière : l’odeur du vent.