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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

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ET LA FÊTE CONTINUE !

Robert GUÉDIGUIAN - Marseille 2023 1h46 - avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Lola Neymark, Gérard Meylan, Robinson Stévenin, Grégroire Leprince-Ringuet, Alice Da Luz Gomes... Scénario de Serge Valetti et Robert Guédiguian.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ET LA FÊTE CONTINUE !Il y a de la poésie dans l’air, les voiliers au loin semblent rêver d’ailleurs inaccessibles. Nous voilà bien chez Robert Guédiguian, plongés dans l’ambiance de sa Marseille natale. Un Guédiguian toujours fidèle à ses valeurs, à sa troupe. Nous voilà lovés dans la chaleur humaine, sous la protection de la Bonne mère et de la statue d’Homère. Dans une ville où il ferait si bon vivre s’il n’y avait la précarité qui cogne aux portes des cités, l’effondrement d’immeubles vétustes rue d’Aubagne qui semble symboliser celui de toute une société, de ses valeurs, de ses récits, de ses pactes sociaux qui la portaient, qui laissaient croire à un possible avenir meilleur.



L’histoire de Rosa pourrait être celle de toutes les indignées de cette société, qui ne supportent plus ses dérives mais peinent à s’engager dans des processus électoraux, par refus d’être le centre d’attention, par horreur de l’ambition personnelle orgueilleuse, par dégoût de ce que ses prétendus serviteurs ont fait de la politique. Ce mot galvaudé devenu synonyme de magouilles carriéristes qui ne se soucient guère du bien être des citoyens, en particulier des plus précaires. Quelle belle affaire pourtant que l’action politique au sens noble du terme, formidable outil pour permettre le bien vivre ensemble, renforcer le ciment social ! Si seulement on pouvait changer le monde sans s’en vanter, sans être sur le devant de l’affiche, en procédant par petites touches humbles, en agissant à son niveau, presque dans l’ombre. L’engagement de Rosa est de cet ordre-là, incorruptible parce qu’il n’attend rien en retour, se remontant les manches quand il le faut, œuvrant au quotidien, ouvrant largement son clapet pour combattre les injustices. Un engagement de terrain, remarqué. Et la voilà malgré elle sur la sellette, seule figure emblématique capable, lui dit-on, de fédérer ce qu’on appelle les forces de gauche, de faire taire les dissensions. Rosa s’en passerait bien, de partir en croisade électorale, mais poussée par les copains et par l’absence d’une autre figure rassembleuse… La voilà aux prises entre la culpabilité de ne pas aller au bout de sa démarche militante et son envie d’évasion, l’envie de se laisser bercer par la poésie des flots, les effluves de l’Arménie de ses ancêtres. Autour d’elle, il y a la vie qui pousse, de l’amour qui point dans le cœur de son fiston et peut-être même dans le sien, avec cet Henri qui débarque… Ballottage perpétuel entre ses idéaux et l’envie de respirer pour elle, rien que pour elle, comme elle ne l’a plus fait depuis longtemps.

Robert Guédiguian n’est décidément pas qu’un cinéaste de l’air de Marseille, il est un cinéaste de l’air du temps, un agitateur de neurones qui chante la nécessité d’agir, de refuser de se contenter des miettes de charité, des déterminismes de toutes sortes. Si ses films prennent l’allure de fables, de contes phocéens dotés de fins heureuses, c’est pour mieux nous rappeler que nous ne sommes pas des moutons dociles que l’on peut tondre et pressurer à loisir, qu’il nous restera toujours cet instinct vital qui fait qu’une foule, un jour, soudain, se serre les coudes, s’émeut devant les injustices, est capable de se battre pour les rejeter. Et la fête continue ! est donc un film choral à plus d’un titre, comme, d’une certaine manière, toute la filmographie de Robert Guédiguian. Presque une réponse à la question que posaient les protagonistes du très beau La Villa : « Alors on arrête ou on continue ? ». Ben oui ! On continue, et ça fait franchement du bien !

Vous pouvez écouter l’interview du scénariste Serge Valetti sur le site Les sorties de Michel Flandrin.