LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

Soutenez Utopia Palmer

RIEN À PERDRE

Delphine DELOGET - France 2023 1h52 - avec Virginie Efira, Félix Lefebvre, Arieh Worthalter, India Hair, Mathieu Demy... Scénario de Delphine Deloget, Camille Fontaine et Olivier Demangel.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

RIEN À PERDREC’est l’histoire d’un engrenage. Un engrenage infernal, étouffant, qui commence, comme souvent, par un accident et qui va convoquer dans sa danse folle la justice, l’aide sociale à l’enfance et toute la palette si complexe des émotions liées à la parentalité. Si vous avez déjà vu un épisode de la légendaire série Desperate housewives, vous connaissez ses personnages emblématiques : des mères imparfaites, plus ou moins psychorigides, plus ou moins actives, plus ou moins la tête sous l’eau, et qui tentent, envers et contre tout (et souvent contre leurs propres névroses ou démons) d’incarner une forme de femme moderne idéale. Sylvie, l’héroïne de Rien à perdre, est plutôt Lynette (celle qui est tout le temps speed et débordée) que Bree (celle qui fait des sourires zen et des gâteaux). Bordélique, spontanée, impulsive, pleine de rires et de surprises, c’est une maman lumineuse et empathique, toujours à l’écoute, souvent complice avec ses deux garçons, une mère « cool », qui laisse volontiers ses enfants « en autonomie », plus peut-être par obligation que par choix – son travail dans un bar de nuit l’éloigne de son foyer à des horaires « stratégiques » –, mais jusqu’ici, tout va bien.



Tout va bien jusqu’au soir où Sofiane, son plus jeune fils, enfant hyperactif et souvent en colère, a la très mauvaise idée de vouloir se faire des frites, alors que sa mère n’est pas là. Mais qui dit frites dit friteuse, qui dit friteuse dit huile bouillante, qui dit huile bouillante dit danger… Le gamin maladroit en ressort avec des brûlures au second degré sur la poitrine… L’histoire – celle, somme toute banalement ordinaire, d’un « accident domestique » – aurait pu s’arrêter là.
Mais les services sociaux, suite à un signalement, vont se mêler de cet accident-là et très rapidement le mot est lâché : négligence. C’est le point de départ d’une procédure administrative pour retirer la garde de Sofiane à Sylvie… et le début de sa descente aux enfers. Sa vie, son intérieur, ses habitudes, sa façon d’être mère vont être scrutés, auscultés, analysés dans les moindres détails. Et Sylvie va s’énerver, s’entêter et peu à peu s’enfoncer, s’enliser. « T’es dans des sables mouvants là, plus tu te débats, plus tu t’enfonces ! » lui dira son fils aîné. Sylvie est prise dans l’engrenage qu’on évoquait plus haut. Alors que le cadre strict de la justice et de l’éducation voudrait qu’elle se montre stable, rigoureuse, équilibrée, elle devient de plus en plus impulsive, s’acharne et finit pas perdre pied, malgré le soutien inconditionnel de son aîné Jean-Jacques. Mère lionne pleine de ressources malgré l’adversité, elle est prête à tout, au meilleur comme au pire, pour récupérer son fils mais elle ne semble pas se rendre compte de ses propres failles. Doit-elle se battre contre les services sociaux ou contre elle-même pour gagner son combat ?

Virginie Efira incarne avec puissance cette mère courage et nous montre une fois encore toute la palette de son talent. Qui a raison ? Qui a tort ? Quels sont les territoires de l’amour, ceux du droit ? Le film est évidemment trop intelligent pour apporter des réponses toutes faites… et c’est tant mieux.