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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

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NUIT NOIRE EN ANATOLIE

Özcan ALPER - Turquie 2022 1h54 VOSTF - avec Berkay Ates, Taner Birsel, Sibel Kekili, Cem Yigit Üzümoglu... Scénario d’Özcan Alper et Murat Uyurkulak. Antigone d’Or / Grand Prix Festival du Cinéma Méditerranéen, Montpellier 2023.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NUIT NOIRE EN ANATOLIE« Son dernier regard ne quitte pas mes pensées. »

Il suffit d’une fraction de seconde pour tout perdre et un temps qui semble infini pour avancer, lorsque l’on est endeuillé… Ishak vit en Anatolie, en Turquie. Alors qu’il vient tout juste de perdre sa mère, il retourne dans son village natal et est envahi par les souvenirs d’une nuit, 7 ans auparavant, où tout a basculé. Il est obsédé par ce jeune homme, Ali, qui comme lui aimait jouer de la musique…

Ali a un visage angélique, il est gentil, doux. Il se passionne pour un animal disparu et étudie les sciences naturelles. Lorsqu’il arrive au village comme garde forestier, il pense pouvoir tout révolutionner et tout apprendre aux anciens. Lui qui veut protéger un territoire qu’il ne connaît pas, il est confronté à l’opposition virulente de ceux qui se le sont approprié et y ont trouvé une rentabilité, notamment par la chasse. Tout oppose ce citadin, nouvel arrivant, et les ruraux, nés quasiment avec les montagnes. Eux s’expriment dans une certaine virilité et avec violence, aussi rugueux que leur territoire ; lui dégage une candeur naturelle et joue de la guitare au bord de l’eau. On découvre à travers son regard le mystère des paysages d’Anatolie, ses monts rocailleux, hostiles mais magiques, avec l’impression que rien n’y est domestiqué. L’écho résonne mais renvoie à la solitude qui est si dangereuse lorsqu’on ne connaît pas les environs. Tout est brut et tout est à comprendre. Alors, Ali mesure, teste l’écho, prend des photos, des notes. Il semble étranger dans cet environnement qui, lui, semble n’avoir jamais bougé. Mais la montagne ne se laisse pas apprivoiser facilement, elle est hostile, comme ses habitants, qui n’aiment pas voir arriver des nouvelles têtes prétendant faire leur loi. À la manière d’un As Bestas, le réalisateur pose la question de l’intolérance des autres, des conflits entre le progressisme et le nationalisme, là où il dit avoir connu un racisme exacerbé progresser en Turquie. Lorsqu’Ali disparaît, c’est tant l’environnement lui-même que les gens qui y sont ancrés que l’on en vient à soupçonner. Un lourd secret pèse sur le village, tout le monde sait mais personne ne dit rien.

Le retour d’Ishak est donc mal vu et fait remonter des souvenirs que tout le monde préfère laisser enfouis. À la manière d’un polar et avec un recours très habile aux flash-back, on suit une enquête intense à travers les souvenirs partiels mais traumatiques d’Ishak, entremêlés de nostalgie et de regrets. Derrière la tentative d’effacement restent pourtant les sensations, les désirs, les regards, le son des voix… et la famille du disparu vient rappeler aux vivants cette incapacité à faire sans lui et cette nécessité cruciale de trouver des réponses.