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Le blog des profondeurs...
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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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NOTRE MONDE

(BOTA JONË) Écrit et réalisé par Luàna BAJRAMI - Kosovo / France 2023 1h35 VOSTF - avec Albina Krasniqi, Elsa Mala, Don Shala, Aurora Ferati...

Du 24/04/24 au 14/05/24

NOTRE MONDEQue feriez-vous, jeunes spectatrices, si la seule perspective d’avenir qu’il vous restait était d’attendre la date d’un mariage arrangé par vos parents ? Accepteriez-vous votre sort ou décideriez-vous de vivre votre vie comme vous l’entendez ?
Deux cousines vivant dans un village reculé du Kosovo se posent bel et bien cette question. Que faire ? Rester pour ne pas jeter l’opprobre sur leur famille et se résoudre à cette vie toute tracée pour elles ou tenter leur chance pour ouvrir leur propre voie ?

Tout en affirmant à leurs parents dans leur lettre d’au revoir qu’elles ne fuguent pas, c’est bien aux premières lueurs de l’aube et en cachette que Zoé et Volta prennent la voiture et décident de tailler la route. Destination ? Pristina, la capitale. Le but ? Entrer à l’université et décrocher un diplôme en anglais pour devenir interprètes. C’est pleines d’espoir qu’elles partent, c’est déçues qu’elles arriveront.
Car rien ne se passera comme elles l’avaient prévu. Plus aucune place au cours d’anglais, la moitié des professeurs absents, des tensions entre les étudiants et la direction de l’université… Car voilà, nous sommes en 2007, huit ans après la fin de la guerre mais dans un Kosovo toujours en attente de la proclamation de son indépendance. Zoé et Volta vont découvrir un monde de tensions politiques et sociales, être confrontées à un pays et à des citoyens en quête d’identité. Situation tendue dont elles n’avaient pas réellement conscience quand elles vivaient dans leur petit village paumé.
Au contact des étudiants, au fil des amitiés qu’elles nouent, elles vont prendre conscience que leur génération n’est pas celle sacrifiée par la guerre mais bien celle des laissés-pour-compte. Aucune place ne leur est donnée, aucune parole ne leur est laissée. Nous découvrons, à l’instar des deux jeunes femmes, une population étudiante totalement abandonnée à elle-même. Si, au départ, Volta semble s’épanouir malgré ce contexte tandis que Zoé se demande ce qu’elles font ici et s’il ne faudrait pas rentrer, les rôles pourraient bien s’inverser au gré de leur évolution dans la grande ville.

Luàna Bajrami, actrice (Portrait de la jeune fille en feu, L’Événement) et très jeune réalisatrice (23 ans !), nous impressionne par sa maîtrise et son immense maturité devant un tel sujet. On se souvient de son premier film, La Colline où rugissent les lionnes (sorti en 2022) déjà très prometteur… L’histoire de son pays, le Kosovo, lui tient bien sûr à cœur mais elle désire avant toute chose raconter la jeunesse, explorer comment elle peut trouver sa place et faire face à un monde qui semble la laisser de côté.
Au-delà des souffrances et des désillusions, d’un appel criant pour qu’on octroie à ses jeunes héroïnes un tant soit peu de considération, Luàna Bajrami nous montre également une jeunesse animée d’un grand élan d’espoir et qui désire continuer le combat. Cette jeunesse est bel et bien frustrée et muselée mais reste solidaire et déploie une telle énergie ! Filmés au plus près, les émotions et questionnements qui traversent Zoé et Volta (interprétées par deux magnifiques actrices) nous transpercent et nous interrogent sur nous-mêmes tout en nous rappelant les sensations qui nous animaient à l’aube de nos vingt ans, peu importe qu’ils soient plus ou moins lointains…