Chiche, on achète… Tous ensemble, pour que Rosmerta continue !
L’association Rosmerta est un centre social autogéré pour jeunes réfugiés, qui occupe depuis décembre 2018 un bâtiment du diocèse, au centre d’Avignon. Rosmerta lance une SCI (Société Civile Immobilière) citoyenne pour acheter sa propre maison. Rejoignez l’aventure !L’objectif est de recueillir ...
La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...
UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...
Augmentation en vue…
Voilà, c’est maintenant, on ne peut plus reculer. Tout augmente, Utopia doit s’y résoudre aussi. Plus de cinq ans (octobre 2017, la fois d’avant c’était mai 2013) que nos tarifs sont inchangés. Malgré l’inflation, la crise des subprimes, les sécheresses, les inondations, le mildiou, la dispari...
Laura MORA - Colombie 2022 1h44 VOSTF - avec Carlos Andres Castañeda, Brahian Estiven Acevedo, Davison Florez, Cristian Campaña, Cristian David... Scénario de Laura Mora et Maria Camila Arias. Concha de oro au Festival de San Sebastian.
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Rá, Culebro, Sere, Winny et Nano. Cinq adolescents pauvres des rues de Medellín qui survivent tant bien que mal dans un quotidien fait de petits trafics, où les règlements de compte et les coups de couteau sont monnaie courante entre bandes rivales. Cinq petits princes à l’énergie débordante, orphelins sans travail et sans logement, comme déracinés dans une jungle urbaine soumise à la loi du plus fort. Un jour, Rá reçoit une lettre du gouvernement notifiant la restitution des terres confisquées à sa grand-mère plusieurs années auparavant : comme beaucoup de paysans colombiens, la grand-mère a été chassée de sa propriété par des paramilitaires à la solde d’intérêts privés ou de gros propriétaires terriens. Ces terres, Rá en est l’héritier et spontanément, n’ayant rien à perdre, il décide alors de partir avec ses amis (en fait sa seule famille) pour rejoindre cette maison représentée sur la vieille photo qu’il garde précieusement sur lui. Pour les cinq, c’est la promesse de réaliser enfin un rêve : avoir un espace où ils peuvent être libres, être en sécurité et construire leur propre royaume. La bande quitte Medellín pour traverser la chaîne de montagnes de l’Antioquia, au Nord-Ouest du pays, une région encore sauvage, profondément marquée par la guerre. Direction la terre promise. Mais pour l’atteindre, c’est une odyssée aux multiples péripéties qui les attend.
« Ne dites jamais pourquoi vous êtes là ! Moi, je suis toujours vivant parce qu’on me croit fou », explique un vieil ermite qui les recueille le temps d’une nuit alors qu’ils sont perdus dans la forêt, à bout de forces. Ils croiseront des malveillants, comme ces hommes de main racistes qui les enlèvent et les tabassent dans une cabane avant qu’ils arrivent à s’enfuir, mais aussi des bienveillants, comme ces vénérables pensionnaires d’un bordel de campagne ou encore ce couple de petits vieux vivant comme des fantômes dans une maison en ruine. À travers ce périple, le film dresse un portrait multiple de la Colombie d’aujourd’hui.
C’est lors du tournage de son premier film, Matar a Jesus, que la réalisatrice colombienne Laura Mora a rencontré beaucoup de jeunes des rues de Medellín. Tous lui disaient que leur rêve, c’était d’avoir un endroit sûr et à eux. Le film souligne en effet un aspect important de la réalité sociale de la Colombie : le drame des paysans chassés de leur terre par la guerre, venus peupler les bidonvilles des métropoles. La Colombie est le pays qui compte le plus de déplacés au monde : plus de six millions de personnes ont été chassées par le conflit armé.
La puissance émotionnelle du film provient d’abord du charisme de ces adolescents, acteurs non professionnels, qui incarnent chacun à leur manière des personnages formidablement attachants qui gravitent autour de Rá. Mais aussi du travail du grand chef opérateur David Gallego (il a signé la photo de L’Étreinte du serpent et Les Oiseaux de passage, de Ciro Guerra) qui éclaire magnifiquement chaque scène. Quelques séquences sont enfin tout simplement vertigineuses, comme ce moment où Rá et sa bande s’accrochent avec leurs vélos à l’arrière d’un camion 33 tonnes, slalomant entre les voitures ou descendant à toute vitesse une très longue pente aux virages serrés.
Déterminé, guidé par son instinct de survie et les apparitions d’un cheval blanc qui symbolise sa quête de liberté, Rá s’accroche pour que les droits que lui donne son bout de papier officiel soient reconnus. Los Reyes del mundo est une ode à la vie et à la lutte des plus vulnérables : quand, le temps d’un plan, s’embrase une barricade, on a la magnifique métaphore d’une jeunesse colombienne à bout de souffle qui revendique tout simplement le droit d’exister.