Chiche, on achète… Tous ensemble, pour que Rosmerta continue !
L’association Rosmerta est un centre social autogéré pour jeunes réfugiés, qui occupe depuis décembre 2018 un bâtiment du diocèse, au centre d’Avignon. Rosmerta lance une SCI (Société Civile Immobilière) citoyenne pour acheter sa propre maison. Rejoignez l’aventure !L’objectif est de recueillir ...
La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...
UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...
Augmentation en vue…
Voilà, c’est maintenant, on ne peut plus reculer. Tout augmente, Utopia doit s’y résoudre aussi. Plus de cinq ans (octobre 2017, la fois d’avant c’était mai 2013) que nos tarifs sont inchangés. Malgré l’inflation, la crise des subprimes, les sécheresses, les inondations, le mildiou, la dispari...
(Suzume no Tojimari) Makoto Shinkai - film d'animation Japon 2022 2h02VOSTF - Sélection au Festival du film de Berlin.
Du 17/05/23 au 05/06/23
Dans la grande course à la succession artistique de Hayao Miyazaki (course purement théorique fantasmée par la presse et les afficionados, car le co-créateur des studios Ghibli n’a certes pas dit son dernier mot ni mis un point final à son époustouflante carrière de réalisateur), c’est peu dire que Makato Shinkai, réalisateur de cet emballant Suzume, a de solides arguments à faire valoir. Depuis la sortie en 2016 de Your name, il s’est imposé comme une figure incontournable du cinéma d’animation, du Japon (on dira alors simplement « animé » pour ne pas froisser les puristes) et d’ailleurs. Le réalisme du dessin, la précision de l’animation, l’intelligence de l’écriture, la capacité à conjuguer la mise en scène la plus spectaculaire et l’expression intime des sentiments – le tout au service d’une imagination foisonnante – concourent à faire de chacun de ses films un événement. Et qu’on se le dise et répète – même si c’est à présent une évidence : le cinéma d’animation de cette qualité dépasse largement les clivages générationnels. De 7 (sans doute pas plus jeune) à 107 ans (au moins), l’universalité de Suzume, film d’aventures impressionnant, généreux, bondissant, poignant, un rien métaphysique, s’adresse sans distinction à toutes et tous.
Suzume est une jeune lycéenne tranquille, studieuse, qui vit dans la petite île de Kyushu au sud du pays. Gentiment midinette, elle croise un jour à vélo un (beau) jeune homme aux cheveux longs, Sota, qui cherche des ruines où trônerait une porte. Elle lui indique un village thermal abandonné qui pourrait correspondre à sa recherche et file au lycée. Mais subjuguée par cette rencontre, elle rêvasse en laissant son regard s’évader par la fenêtre de sa classe – et aperçoit d’étranges et inquiétantes volutes venant du village abandonné, immédiatement suivies de fortes secousses sismiques. D’autant plus inquiète qu’elle semble être la seule à percevoir les volutes en question, elle se précipite, à grands coups de pédales, dans le village où elle découvre une porte dressée au milieu d’un bassin abandonné. Porte qu’elle n’aurait jamais dû ouvrir, donnant sur un paysage qui rappelle celui de ses rêves. Il est terriblement hasardeux de s’essayer à raconter, au-delà de ces quelques lignes, la suite de l’aventure qui va conduire Suzume, sur les traces d’un chat énigmatique, à sillonner le Japon à la recherche de diverses portes et de l’image de Sota, accompagnée d’une chaise d’enfant à trois pieds un brin caractérielle. Il suffit de préciser que ce n’est évidemment pas par hasard que Suzume a accès à des « visions » particulières, ni que ces visions sont immanquablement associées à des tremblements de terre effroyablement destructeurs. Pas un hasard non plus si son périple du Sud au Nord de l’archipel l’amène à Fukushima, théâtre en 2011 d’une catastrophe sismique et nucléaire qui a durablement traumatisé la population.
Au-delà des aspects fantastiques assez bluffants portés par une animation virtuose, le film séduit par la galaxie de personnages attachants que Suzume croise dans ses pérégrinations en forme d’odyssée. Suzume s’avère une parabole très subtile sur le passage à l’âge adulte d’une jeune femme et son émancipation. Mais aussi un film sur la nécessité de ne pas oublier ses disparus et de faire la paix avec son passé pour construire son avenir. Car Suzume ne pourra refermer la dernière porte et éviter les séismes que quand les disparus de Fukushima, tous réunis dans une très belle scène, pourront partir en paix tout en restant dans le souvenir des vivants.