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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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WAHOU !

Écrit et réalisé par Bruno PODALYDÈS - France 2023 1h30 - avec Karin Viard, Bruno Podalydès, Sabine Azéma, Eddy Mitchell, Agnès Jaoui, Victor Lefebvre, Isabelle Candelier, Patrick Ligardes, Roschdy Zem, Denis Podalydès...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

WAHOU !Grand bonheur que l’arrivée sur les écrans du nouveau film de Bruno Podalydès, notre meilleur auteur-réalisateur de comédie, digne héritier – mais avec son univers et son ton bien à lui – de Jacques Tati mais aussi d’Alain Resnais dernière période. On pense de fait – et pas seulement à cause de la présence au générique de Sabine Azema et Agnès Jaoui – au regretté réalisateur d’On connaît la chanson à la vision de Wahou !, comédie douce-amère, très finement écrite et mise en scène, sur les menus tracas de la vie quotidienne et de l’accès à la propriété.

Dans son précédent film (le formidable Les 2 Alfred), Bruno Podalydès plongeait son héros, interprété par son frère Denis – présent ici aussi mais dans un petit rôle –, dans les affres de la nouvelle économie, de la « start-up nation » et de la novlangue managériale, avec un humour aussi subtil que dévastateur. Il s’attaque ici à une catégorie professionnelle plus classique, moins branchée, même si attaque n’est pas le bon mot : il s’attache (deux lettres changent tout) à faire le portrait malicieux, goguenard mais finalement bienveillant de deux agents immobiliers. Et c’est une nouvelle occasion de brosser, avec une apparente légèreté qui n’empêche nullement la lucidité, ni l’acuité du regard, un tableau aussi hilarant que décapant de notre monde moderne. Sans chercher à mener une quelconque bataille, simplement en nous tendant un miroir à peine déformant.

Catherine (Karine Viard) et Oracio (Bruno Podalydès lui-même) sont donc conseillers immobiliers au sein de l’agence répondant au nom pétaradant de Wahou !, écrit en lettre rouge sur leurs dépliants publicitaires. Ils enchaînent en ce moment les visites de deux biens : une grande maison bourgeoise « piscinable, proche RER », et un petit appartement moderne situé en plein triangle d’or de Bougival. Malgré des visites agitées et assez peu concluantes, ils ne perdent pas de vue leur objectif : provoquer chez les potentiels acheteurs le coup de cœur, le vrai, l’unique, le spontané, qui leur fera oublier tous les défauts de la bicoque ou du deux pièces cuisine. Celui qui les fera s’exclamer : « Wahou ! »
Pas facile tous les jours ce métier, surtout quand il faut vendre une bâtisse probablement classée au plus bas à l’aune du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), avec du charme ça c’est certain mais quand même : le train qui passe au fond du jardin, ça peut refroidir les enthousiasmes et faire se refermer les chéquiers… Nos deux négociateurs vont donc se partager la tâche avec plus ou moins de réussite…

En quelques scènes, Podalydès donne le ton et le rythme qui prévaudront tout au long du récit. Par la répétition des situations, les visites s’enchaînant entre la villa et l’appartement, le film installe un dispositif de saynètes tantôt drôles, tantôt touchantes et déroule ainsi son petit kaléidoscope de personnalités et de comportements. Jonglant avec la palette de comédiens à sa disposition, qui pour la plupart n’apparaissent que le temps d’une seule séquence, Podalydès s’amuse – et nous avec – des petites marottes qui s’implantent dans nos vies sans que l’on y prenne garde. Un seul exemple : le jeune couple vêtu à l’identique, l’une et l’autre arrivant sur des vélos pliables identiques et oubliant de retirer leurs jolis casques identiques… Avec, en fil rouge hilarant, les visites de la demeure de maître, dont les actuels propriétaires – Sabine Azema et Eddy Mitchell épatants en vieux couple complice –, passablement imprévisibles, ne sont pas toujours absents au moment où il le faudrait et pourraient bien ne pas être vraiment pressés de vendre ce havre de paix en banlieue parisienne…