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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

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ALAM

Écrit et réalisé par Firas KHOURY - Palestine 2022 1h44 VOSTF - avec Mahmood Bakri, Sereen Khaas, Mohammad Baraki, Muhammad Abed Elrahman, Ahmad Zaghmouri, Saleh Bakri...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ALAMC’est un beau film, un film modeste mais important qui met en scène des jeunes gens rarement montrés au cinéma : ceux de la troisième génération de citoyens arabes israéliens ou de Palestiniens de l’intérieur dont les ancêtres ont choisi et réussi tant bien que mal à rester sur leurs terres originelles quand la Nakba de 1948, le grand exode, a contraint des centaines de milliers de Palestiniens à devenir des exilés perpétuels. Ces jeunes de la troisième génération ont grandi avec les souvenirs cruels de leurs grands-parents, leur espoir désespérément vain de voir revenir leurs proches. Puis ils ont vu nombre de leurs parents, contrairement aux Palestiniens des territoires occupés et a fortiori de Gaza, tenter de jouer le jeu de l’intégration, sans être dupes des intentions des colonisateurs concernant la prétendue égalité démocratique entre citoyens juifs et non-juifs.

Et maintenant ils sont dans la situation et l’état d’esprit de Tamer, un lycéen de dix-sept ans qui, comme beaucoup de ses copains, n’a que des envies de fête, de légèreté et de rencontres féminines. Justement la flamboyante Maysaa vient d’arriver dans son lycée, auréolée d’une réputation de rebelle et d’une prétendue expulsion d’un lycée de Jérusalem pour des raisons politiques. Alors Tamer va commencer à s’intéresser à la politique, d’autant que la commémoration de l’indépendance d’Israël – qui coïncide, tragique ironie, avec celle de la Nakba – va raviver la colère des lycéens arabes qui refusent de voir trôner sur l’établissement le drapeau israélien et qui veulent profiter de la nuit pour le remplacer par le drapeau palestinien. Pour eux c’est un acte important, même si le symbole peut paraître désuet, tout comme peuvent paraître dérisoires les manifestations qu’organisent plusieurs de leurs amis pour entraver la randonnée des colons qui traversent les ruines d’un village détruit lors de la Nakba…
Derrière la naissance de l’amour entre deux jeunes gens, à travers les péripéties pour parvenir à remplacer ce fameux drapeau, il y a dans Alam le formidable portrait d’une génération et une remarquable réflexion sur l’éducation comme outil de propagande et la capacité de ces jeunes à y résister. Dans un extraordinaire documentaire réalisé en 1991, Izkor, les esclaves de la mémoire, l’iconoclaste cinéaste israélien Eyal Sivan dénonçait déjà la propagande sioniste qui envahit les programmes d’enseignement et les esprits des enfants, soulignant en même temps l’importance de l’éducation pour la conscience des peuples. Tamer et ses compagnons subissent l’enseignement de l’occupant mais y résistent de toutes leurs forces, de toute leur imagination : on citera cette jolie scène où Tamer est expulsé pour avoir gravé un dessin de résistance et quitte la salle avec sa table de lycée sur le dos.

Entre un père qui a choisi la soumission et un oncle qui s’est réfugié dans la folie après une longue incarcération par le pouvoir israélien, Tamer représente clairement, pour le talentueux Firas Khoury – Palestinien exilé en Tunisie dont les aïeux ont vu leur village natal rasé lors de la Nakba –, l’avenir du peuple palestinien. Il n’y a rien d’étonnant à ce que son film se termine par Le Chant des partisans, dans la magnifique version qu’en a donnée Leonard Cohen.