LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

Soutenez Utopia Palmer

LEVANTE

Lillah HALLA - Brésil 2023 1h32 VOSTF - avec Ayomi Domenica, Loro Bardot, Grace Passô, Gláucia Vandeveld, Rômulo Braga... Scénario de Lillah Halla et María Elena Morán. Abrazo du Meilleur film – Festival du cinéma latino-américain de Biarritz 2023.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LEVANTEVoilà un film qui a une énergie folle et qui donne la pêche. Une fois n’est pas coutume, c’est du Brésil que nous vient ce petit bijou pétri d’humanité et qui porte haut le droit des femmes à disposer de leur vie et de leur corps. C’est un pays de contrastes où le choix du genre et l’orientation sexuelle sont acceptés mais où, dans le même temps, la ferveur catholique est omniprésente. Un pays où l’interruption volontaire de grossesse n’est toujours pas un droit et continue d’être sévèrement réprimée. Même si Bolsonaro n’est plus au pouvoir, une grande partie de l’opinion publique penche du côté de la criminalisation de l’avortement, et le retour en force de l’évangélisme dans le pays n’aide pas. Preuve en est, les cinémas sont transformés en églises…

Sofia est une Afro-brésilienne de dix-sept ans, élevée par son père, apiculteur de son état. Même si leurs relations sont parfois tendues, c’est un papa-poule à l’écoute, qui ferait tout pour sa fille. Sofia fait partie de l’équipe de volley-ball féminine de Capão Leste, un des quartiers déshérités de São Paolo. C’est une joueuse prometteuse et une candidate sérieuse pour une bourse sportive qui pourrait changer sa vie : elle intéresse en effet un centre chilien de formation professionnelle, une opportunité qui ne se présente souvent qu’une fois dans une carrière. Son équipe de Capão Leste détonne dans le championnat national, puisqu’elle est très queer, composée de joueuses non binaires ou transgenres. En fait, plus qu’une équipe, c’est une véritable famille. Qui se serre les coudes quand l’une de ses membres a un coup dur. Et justement quand, la veille du match qui peut sceller son destin, Sofia apprend qu’elle est enceinte, ce sont toutes ses coéquipières et sa coach qui se sentent concernées. Sofia a une amoureuse mais elle est bisexuelle et plutôt libre, et après une rencontre d’un soir avec « un type en moto » comme elle le décrit, elle se retrouve malencontreusement « grávida »… Ne voulant pas de cette grossesse, elle se met donc à chercher des options pour y mettre fin. La seule légale se limite à un centre de santé privé, dont la fonction déguisée est en fait de dissuader les femmes d’avorter. Contrainte à le faire illégalement, Sofia se retrouve rapidement la cible d’un groupe fondamentaliste, bien décidé à l’en empêcher à tout prix. Mais ni Sofia ni ses proches n’ont l’intention de se soumettre à l’aveugle ferveur de la masse…

L’excellente Ayomi Domenica porte le personnage de Sofia avec une force et une conviction communicatives. Mais ce portrait n’est pas tant celui d’une femme et de ses droits que celui d’une société. Car devant la situation de Sofia, tout le monde et chacun est persuadé qu’il a son mot à dire : les médecins, les autorités sportives, les voisins culs bénis… Son choix ne lui appartient plus et elle doit rendre des comptes à tous. Face à ce tableau qui peut paraître alarmant, Lillah Halla laisse tout de même une place précieuse à la solidarité et tisse des liens forts entre les personnages. Nous montrant une équipe, une famille unie de jeunes femmes qui partagent leurs luttes, et où l’insurrection (« levante » en portugais) peut faire changer le cours des choses.