30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117 Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...
Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...
Également au programme - ATLANTIQUE - BURNING OUT, dans le ventre de l'hôpital - CENTRO HISTORICO - CONTRE TON COEUR - DE CHAQUE INSTANT - J’IRAI CRACHER SUR VOS TOMBES - LA BATAILLE D’ALGER, UN FILM DANS L’HISTOIRE - LA CHINE EST ENCORE LOIN - LE CINÉMA DE BORIS VIAN - LES DUPES - OFF FRAME - PHOTOS D’IDENTIFICATION - RÉSISTANTES - TECHNOBOSS - WASTE LAND
Vendredi 21 Février 2020 à 20h15
LA CLASSE OUVRIÈRE C’EST PAS DU CINÉMA : Le cinéma palestinien ou la quête de la visibilité
Intervenant : Sylvain Dreyer, Maître de conférences en littérature et cinéma à l’Université de Pau
Ecrit et réalisé par Elia SULEIMAN - Palestine 2002 1h32mn VOSTF - avec Elia Suleiman, Manal Khader, Nayef Fahoum Daher... PRIX DU JURY FESTIVAL DE CANNES 2002.
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
« Je suis fou parce que je t’aime »... dit le héros de ce film en guerre, qui pourrait aussi bien englober dans sa déclaration enflammée sa fiancée, son père sa mère, sa patrie, la Palestine et pourquoi pas... Israël... Vous avez compris, ce film-là n’est pas tiède, ce film-là est violent, mais d’une violence toute particulière : on peut y exploser à tout moment de rire, mais on réalise vite que ce rire vous laisse plus sûrement des bleus à l’âme que n’importe quel uppercut. Suleiman le pacifiste se bat avec une férocité terrible, mais ses armes sont celles de l’esprit, de l’humour, du burlesque, de l’intelligence, de la poésie. Suleiman déclare la guerre à tous les fascismes du monde, mais n’oublie pas une seconde qu’il est Palestinien jusqu’au trognon, et sous l’humour pointent les ravages d’un désespoir qui n’est pas près de s’apaiser !... Suleiman n’est pas un calme, même si son visage a la placidité de celui de Buster Keaton. Suleiman est un utopiste d’une lucidité fracassante. Suleiman est un fou d’une sagesse extraordinaire.
Deux amants s’aimaient d’amour tendre... Elle est Palestinienne et vit à Ramallah, il est Palestinien et vit à Jérusalem. La situation étant ce qu’elle est, aucun des deux ne peut franchir le poste de contrôle israélien, et leur seule possibilité de rencontre est le parking juste à côté du check point. L’homme (Elia Suleiman lui même) évolue entre son père malade dans un Nazareth en folie, et cet amour inconfortable. Vie impossible, frustrations permanentes... Le désir de plus en plus furieux et complice des amants va engendrer des événements d’une apocalyptique drôlerie, une revanche fantasmée à la virtuosité étourdissante...
On ne vous en dira pas plus : je ne vous parlerai pas des ravages que peut faire un noyau d’abricot, ni des époustouflants effets spéciaux, ni de la ninja palestinienne, ni du ballon à l’effigie d’Arafat... Il est impensable de raconter un film aussi furieusement original, tellement son comique, très visuel, réside dans l’articulation de chaque situation, dans leur décalage, leur rythme. Suleiman nous fait rire aux larmes, mais son film est comme ces bonbons au poivre : doux et drôle sur l’instant, il n’en finit pas de vous agacer les papilles.
« J’espère qu’aimer un film comme celui-ci peut amener chacun à rechercher la petite part de fascisme qu’il porte en lui-même, et pas seulement à dénoncer le fascisme israélien, aujourd’hui si évident que c’en est obscène de le dire. » déclare Suleiman qui a tourné son film dans des conditions pour le moins chaotiques.