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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Samedi 12 Février 2022 à 14h

LA CLASSE OUVRIÈRE C’EST PAS DU CINÉMA : Une journée avec Lucas Belvaux


Présentations et débats avec le réalisateur

LA RAISON DU PLUS FAIBLE

Écrit et réalisé par Lucas BELVAUX - France 2006 1h56mn - avec Natacha Reigner, Éric Caravaca, Gilbert Melki, Lucas Belvaux, Patrick Descamps, Claude Semal, Elie Belvaux... SÉLECTION OFFICIELLE CANNES 2006.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA RAISON DU PLUS FAIBLESûr que ça n’est pas simple, que le principe même du palmarès oblige à faire des choix, mais n’empêche, j’enrage : s’il y a un film qu’on aurait rêvé de voir palmé entre Indigènes et Ken Loach c’est bien La Raison du plus faible ! Un des grands moments de bonheur de ce Festival de Cannes 2006, un film porté par un souffle épique et néanmoins drôle et modeste… On y passe sans le moindre temps mort de l’exaltation à l’émotion, du rire à la colère, du suspense à l’émotion rigolarde, les dialogues causent au niveau des plus grands des grands classiques français, ça vous a une sacrée gueule et la bande de bras cassés qui officie aurait bien mérité, aussi, un prix groupé d’interprétation. Non qu’on pense que les autres n’aient pas gagné leur palme, et on trépigne de bonheur à voir Indigènes justement célébré, mais vous connaissant, on aurait rêvé qu’en prime, une petite récompense vienne nous aider à vous dire combien La Raison du plus faible est un film gonflé, beau, fort, indispensable et que malgré le soleil, la mer et les étoiles, vous auriez tort de le rater.

Dans ce coin de Belgique où les grandes barres d’immeuble oblitèrent l’horizon, la mondialisation a fait des ravages et les entreprises délocalisent à tour de bras, laissant dans le sillage de la fermeture des plus beaux fleurons de la métallurgie des flopées de licenciés, préretraités, laissés pour compte et autres désabusés de l’impuissance syndicale. Ils étaient l’aristocratie de la classe ouvrière, ils se retrouvent avec leur fierté en berne, de l’amertume plein le cœur, trop habitués à être solidaires pour être tout à fait désespérés, trop vivants pour accepter sans broncher la fatalité sans rien dire et sans rien tenter.
Ils sont une poignée de mecs qui se retrouvent à taper le carton au bistrot ou à chatouiller la chance en tentant un loto, pendant que la belle Carole, la seule du lot à avoir un travail, sue sa jeunesse dans une usine de repassage. Un mélange détonant de verve, d’humour et de chaleur humaine leur permet de tenir le désespoir à distance, mais l’inacceptable va se produire qui va tout perturber et les résoudre à agir : la mobylette de Carole tombe en panne et lui voir perdre une précieuse heure de sommeil pour une histoire de bus leur semble tout à coup intolérable. Son mari n’en peut plus de cultiver ses poireaux, privé de travail malgré ses trois licences, et ses copains ne supportent plus de le voir se replier sur lui-même. Leurs histoires sont tant imprégnées de luttes et de l’espoir de voir poindre un jour un avenir meilleur qu’ils ne peuvent accepter de disparaître sans un baroud d’honneur qui, après tout, pourrait bien réussir et leur faire toucher le Gros Lot.
L’idée qui va germer dans la tronche de Jean-Pierre et Robert est complètement barge : il faut prendre l’argent où il est. Là où l’on débite l’usine en rouleaux de métal vendus à prix d’or et il serait après tout fort moral que le monstre qui leur a pompé si longtemps leur force vitale, avant de les laisser sur le carreau, soit contraint à leur rendre un peu justice. Ce casse qu’ils concoctent, ce n’est pas une histoire de bandits mais un juste retour sur investissement pour leur force de travail bradée, leur vie investie à perte…
Ce qu’il adviendra d’eux : vous verrez bien, et le film va prendre des airs superbes de film noir, mené tambour battant sur une musique qui est un régal dans le genre. D’ailleurs tout est beau dans ce film et les images, en scope magnifique, ont une ampleur qui vous file le frisson : beauté des chaînes d’embouteillage en marche, beauté des barres d’immeubles dans le soir qui tombe, beauté du décor, beauté des hommes…