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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

FUTURS ANTÉRIEURS

Également au programme - L’ARMÉE DES 12 SINGES - LA MOUCHE - LES MAÎTRES DU TEMPS - MARS EXPRESS - SKY DOME 2123

Vendredi 12 Janvier 2024 à 20h15

FUTURS ANTÉRIEURS #11

Soirée organisée par Les Hypermondes, en partenariat avec la librairie du Basilic.
Projection du film LES YEUX SANS VISAGE suivie d’une discussion avec Fleur HOPKINS LOFÉRON, autrice et Docteure en histoire de l’art, à l’occasion de la sortie de son livre VOIR L’INVISIBLE – Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique 1909-1930 (Éditions Champ Vallon).
Achetez vos places à l’avance au cinéma à partir du Mardi 2 Janvier.

LES YEUX SANS VISAGE

Georges Franju - France 1960 1h28mn - Avec Pierre Brasseur, Edith Scob, Alida Valli, François Guerin... Scénario de Jean Redon, Claude Sautet, Pierre Boileau, Thomas Narcejac et Georges Franju.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

Grande réussite du fantastique poétique, cette œuvre de Franju est désormais culte. Le jeu grandiose de Pierre Brasseur et la grâce d’Edith Scob contribuent à son pouvoir d’attraction. Le docteur Génessier, célèbre chirurgien esthétique, veut greffer un visage à sa fille Christiane, défigurée dans un accident de voiture dont il est responsable. Il a installé un laboratoire dans sa propriété où Louise, son assistante dévouée, attire des jeunes filles.
Adapté d’un roman de Jean Redon par Boileau et Narcejac, les auteurs qui avaient inspiré Les diaboliques et Vertigo, Les yeux sans visage constitue l’une des rares incursions du cinéma français dans les genres du fantastique et de l’épouvante/horreur. Les notes de musique de Maurice Jarre et le splendide noir et blanc d’Eugen Schüfftan, loin de vouloir imiter l’atmosphère sombre des classiques de Browning et Whale, suscitent un sentiment d’étrangeté dans un cadre réaliste, qui traversera toute l’œuvre.

Dans l’histoire du cinéma français, Les Yeux du visage brille comme un astre solitaire. Ceci est d’abord un fait objectif : Franju est un des seuls à avoir voulu donner au genre fantastique la place que notre cinéma, hélas, ne lui accorda jamais. On peut aimer Les Yeux sans visage pour cette simple raison, tout en n’oubliant pas que sa beauté ne s’y résout pas. Il faut en chercher le cœur dans la relation qui attache Franju à Edith Scob.

Offrant à Edith Scob son premier grand rôle, il choisit, non pas d’exhiber sa beauté, mais de la dissimuler en faisant porter un masque au personnage de Christiane. Ainsi se met en place un des plus beaux détours qui se puissent imaginer. L’émotion ressentie par le spectateur à voir Edith Scob/Christiane, les sentiments contradictoires qui l’agitent face à l’éventualité de la guérison de la jeune femme viennent, non de sa défiguration, mais au contraire de ce que ce visage est réellement intact et beau ; de ce que Franju, au fond, en garde le spectacle et la jouissance pour lui seul.

« Dans les premières décennies du xxe siècle, de nombreux auteurs francophones appartenant à la sphère merveilleuse-scientifique explorent les limites de la science. Ils s’inspirent notamment des pratiques audacieuses des chirurgiens Alexis Carrel sur la greffe de tête, et Serge Voronoff, sur les vertus régénératrices de la greffe testiculaire.
« Dans leurs récits, les héros se font les cobayes de savants ambitieux, désireux de modifier le genre humain en lui greffant des branchies (L’Homme qui peut vivre dans l’eau de Jean de La Hire) ou des yeux de chat (Miramar de Guillaume Livet) ou bien de l’éterniser, par quelque greffe délirante (Le Secret de ne jamais mourir d’Alex Pasquier ou L’Homme à deux têtes de F.-C. Rosensteel). Ces textes ont en commun de s’interroger sur la nature humaine profonde (la présence de l’âme dans Le Singe de Maurice Renard et d’Albert-Jean, l’influence d’une greffe sur son receveur dans Les Mains d’Orlac de Maurice Renard) et sur son éventuel dépassement (le devenir-voiture dans Le Docteur Lerne de Maurice Renard).
« Les Yeux sans visage de Georges Franju, qui donne à voir une greffe de visage, partage avec ce lignage merveilleux-scientifique l’exploration d’une science interdite, motivée par l’hubris, mais surtout l’amour filial d’un savant. » (Fleur Hopkins Loféron)