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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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AMANDA

Mickhaël HERS - France 2018 1h47 - avec Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin, Ophelia Kolb, Marianne Basler, Greta Scacchi... Scénario de Mikhaël Hers et Maud Ameline.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

AMANDADécouvert avec le beau Memory lane puis l'encore plus beau Ce sentiment de l’été, Mikhaël Hers signe une fois encore un film délicat, un hymne à la vie qui est aussi une déclaration d’amour à Paris, filmé comme à travers le filtre invisible de sa devise « fluctuat nec mergitur », comme si la grâce, la poésie, la beauté simple devaient toujours surmonter toutes les tempêtes.
Amanda est jolie comme un cœur, gourmande et un peu rondelette, avec des yeux d’un bleu très clair dans lesquels on peut voir des étoiles, celles d’une gamine de 8, 9 ans, insouciante et rêveuse. Amanda habite seule avec sa mère Léna, professeure d’Anglais, dans un de ces quartiers de Paris où il fait bon vivre. Elle a son univers à portée de main : la boulangerie pour acheter les douceurs, l’école pas très loin, une place et un peu de verdure. Amandine ne connaît pas son père, mais dans sa vie, il y a un chouette gars formidable qu’elle connaît depuis toujours : c’est David, le frère cadet de sa mère, tonton aux allures de grand cousin qui vient souvent la chercher à la sortie d’école, parfois avec un peu de retard, au grand désespoir de Léna. David est lui aussi parisien, il a des allures d’éternel étudiant mais il travaille, cumulant plusieurs petits boulots, un peu jardinier pour les espaces verts de la ville, un peu concierge pour le compte d’un propriétaire qui loue ses appartements à des touristes. Une vie un peu incertaine qui lui convient parfaitement, il n’a pas besoin de plus, pas pour le moment. À 24 ans, il a bien le temps de se prendre le chou avec un quotidien millimétré, un prêt immobilier, une fiancée, des mômes et tout le stress qui va avec. Là il profite des arbres de Paris qui offrent au grimpeur une vue imprenable, des grands boulevards qu’il parcourt effrontément à bicyclette, de sa frangine avec qui il aime partager un café, au coin de la fenêtre. La vie pourrait ainsi s’écouler, Amanda grandirait, Léna trouverait peut-être un nouvel amoureux (pas un homme marié cette fois), et David emmènerait sa nièce faire du vélo sur les bords de la Seine.




Mais même quand l’air est doux, même quand les rayons du soleil caressent les visages des gens heureux attablés aux terrasses des cafés, même quand l’herbe chatouille les pieds nus de ceux qui se sont assis dans l’herbe pour un pique-nique entre amis, le pire peut arriver. Et le pire, c’est cette seconde où tout bascule, où l’homme se fait loup, ou fou, ou diable, ou tout cela en même temps, quand le bonheur fugace vire au cauchemar.
En une fraction de seconde, tout va voler en éclats. Et comment ramasser les morceaux quand on a le cœur brisé ? Comment y voir clair quand les larmes ont tout flouté ? Comment survivre à quelqu'un qu'on aime et qu'on vient de perdre à tout jamais ?

C’est la première fois que les attentats de Paris de novembre 2015 sont aussi explicitement évoqués dans une fiction et ça fait un drôle d’effet. Par la complicité tendre qui unit Amanda à David, par la fusion aimante qui relie Amanda à sa mère, il y a entre nous et ces personnages une proximité qui nous touche profondément… Et la bascule du film nous bouleverse parce qu’il n’y a rien de trop montré ou de trop expliqué, rien de déplacé, tout sonne juste. Alors la froideur de la situation, implacable, contraste avec la douceur de l’amour orphelin qui reste là, tétanisé, mais bel et bien vivant. Car c’est bien vers la vie que se tourne résolument ce film, la vie pétillante et colorée, comme les yeux d’Amanda.