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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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TREMBLEMENTS

Écrit et réalisé par Jayro BUSTAMANTE - Guatemala / France 2018 1h47 VOSTF - avec Juan Pablo Olyslager, Diane Bathen, Mauricio Armas, Rui Frati...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

TREMBLEMENTSUne ville vivante, bruyante, aux enseignes colorées. Un homme au volant, concentré. Son arrivée au domicile familial, une hacienda classieuse. Un serviteur ouvre grand les barrières… Les premières images nous racontent que l’action ne se situe pas au Moyen-Âge, qu’on n’est pas dans un pays sous-développé, ni dans une famille rustre. Elles ne nous laissent pas prévoir qu’on vient de pénétrer dans l’épicentre d’un cataclysme familial. Don Pablo, le maître des lieux, ne le sait pas encore lui-même. Le quarantenaire croyait se retrouver tranquillement avec son épouse et ses deux enfants (et quelques domestiques, bien sûr, mais leur prête-t-on attention ?), et le voilà aux prises avec un véritable conseil de famille improvisé. Père, mère (chapelet à la main), sœur, l’insupportable beau-frère et évidemment sa ravissante épouse aux joues encore ruisselantes de larmes… Dans la grande demeure cossue, tous sont là qui le guettent, à la fois catastrophés et en colère, accusateurs. On ne sait pas pourquoi mais ce doit être terrible…

Et Pablo de n’avoir pour seul et étrange réflexe que celui d’un petit garçon redoutant la fessée. Il court s’enfermer dans la chambre conjugale, que les membres du tribunal familial auront tôt fait d’ouvrir. Chacun dès lors lui martèle sa propre psalmodie. Tel le poussant à mentir, telle essayant d’inventer un traumatisme dû à l’enfance, tel autre le bannissant à tout jamais. Même la nature y va de sa protestation : une pluie diluvienne s’abat sur ce monde soudain assombri.

Pourtant il n’est question que d’amour et… d’infidélité matrimoniale. Quoi de plus banal que ces choses qui se règlent normalement entre quatre yeux, sans que ce soit une affaire d’État ? Seulement chez ces gens-là on croit. On croit en un Dieu qui gouverne les hommes plus que n’importe quel gouvernement. On croit plus qu’on ne pense… Et notre pauvre Pablo, pourtant bon père de famille, issu d’un milieu bien pensant, n’aura pour seul refuge que les bras de son amant, dans le milieu interlope de la nuit. Car c’est bel et bien de cela qu’il s’agit : d’orientation sexuelle « contre nature » dans un pays aux idées rétrécies qui en est encore au stade de ne pas faire le distinguo entre homosexualité et pédophilie.
La descente aux enfers de Don Pablo ne s’arrêtera pas-là. Dans son milieu évangélique, c’est un pan de société entier qui fera bloc contre lui, le chassant ou le conjurant de partir se soigner, lui refusant jusqu’au droit de voir ses propres enfants…

Le réalisateur Jayro Bustamante, comme dans son précédent film, Ixcanul, dénonce une société qui laisse peu de place à l’expression de l’individualité. Dans Tremblements, il fustige la place prise par la religion dans son pays, d’autant plus inquiétante qu’elle a donné naissance à un syncrétisme entre christianisme, rites ancestraux Mayas et sectes, ces dernières devenant de plus en plus influentes. Elles détiennent un véritable pouvoir politique sur le peuple. On est, comme le protagoniste principal du film, tenus en haleine, se demandant jusqu’où cela pourra dériver, quelle sera sa délivrance.