LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

La projection du vendredi 4 octobre à 19h30 sera suivie d’une rencontre avec Maryline Alligier professeure à l’Université d’Aix-en-Provence et auteure de Bruno Dumont - L’animalité et la grâce édité chez Rouge Profond. Vente des places à partir du lundi 16 septembre.

JEANNE

Écrit et réalisé par Bruno DUMONT - France 2018 2h18 - avec Lise Leplat Prudhomme, Annick Lavieville, Justine Herbert, Fabrice Luchini, Christophe... D'après Jeanne d'Arc de Charles Peguy. Musique de Christophe.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

JEANNE« J'ai vu perler des larmes d'amour qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel. » Charles Péguy, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc (1910)

En 2017, Bruno Dumont nous offrait Jeannette, vision totalement dingo de l'enfance de la jeune Jeanne d'Arc avant son départ de Domrémy pour bouter l'Anglais hors du royaume, un film en état de grâce porté par une bande son heavy metal pour le moins décoiffante. Les amateurs les plus orthodoxes de Charles Péguy, que le film était censé adapter, ne s'en sont jamais remis !
Deux ans plus tard nous retrouvons Jeanne (interprétée par la jeune actrice qui jouait Jeannette enfant) alors qu'elle est déjà revêtue de son armure, partie convaincre le roi Charles VII (l'impayable Fabrice Luchini nous compose avec délectation un personnage de roi cynique et couard) de la missionner pour aller combattre les perfides Grand Bretons. Ne vous attendez évidemment pas (nous ne sommes pas dans un film de Luc Besson) à une débauche de moyens et d'effets spectaculaires destinés à reconstituer les batailles que la légende attribue à Jeanne. Ce qui a intéressé l'esthète Dumont n'est pas là, il s'est d'abord attaché à filmer comme toujours ses chères dunes et sa plaine flamandes pour y situer la campagne militaire de Jeanne, et un splendide ballet de chevaux suffit à évoquer, en une scène élégiaque, l'héroïsme de la jeune fille.



Jeanne, investie d'une mission guerrière et spirituelle, délivre la ville d'Orléans et remet le Dauphin sur le trône de France. Elle part ensuite livrer bataille à Paris où elle subit sa première défaite…
Le film s'intéresse alors au procès de Jeanne, qui occupe la plus grande partie du récit. Capturée et emprisonnée à Compiègne par les Bourguignons, la jeune combattante est livrée aux Anglais qui vont la juger à Rouen, sous la houlette de l’évêque de Beauvais, le tristement fameux Pierre Cauchon. Dans toute cette partie du procès, le film est un très bel hommage à La Passion de Jeanne d'Arc du cinéaste danois Carl Theodor Dreyer, dont Chris Marker disait que c'était le plus grand film de l'Histoire du cinéma. Le Jeanne de Bruno Dumont est un formidable film sur la foi et sa force oratoire. Et le génie de Dumont – comme avant lui celui de Dreyer – est de rendre crédible l'improbable, évident l'indicible, palpable l'intangible. La vraie Jeanne d'Arc avait 19 ans lors de son procès et de son supplice, Dreyer la fit incarner par Renée Falconetti qui avait 35 ans, et son visage halluciné, de presque tous les plans, reste inoubliable. À l'opposé, chez Dumont, Lise Leplat Prudhomme a 12 ans à peine et pourtant elle est absolument convaincante quand elle affirme avec force sa volonté de ne pas se renier face aux hommes d'église corrompus ou quand elle lève les yeux au ciel vers Dieu qui semble l'avoir abandonnée. Dans la cathédrale d'Amiens, débarrassée de tout mobilier, où a été tourné le procès, s'élève soudain, alors que le verdict approche, la voix du chanteur Christophe qui incarnait jusque là un moine silencieux, et le film touche alors au sublime…