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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LES ENGAGÉS

Émilie FRÈCHE - France 2022 1h38 - avec Benjamin Lavernhe, Julia Piaton, Youssouf Gueye, Catherine Hiegel, Bruno Todeschini... Scénario d’Émilie Frèche et Gaëlle Macé.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES ENGAGÉSOn vit tous un peu comme David : les yeux baissés, histoire de se protéger face aux choses trop lourdes qui nous entourent, sur lesquelles on pense ne pas avoir de prise à notre petit niveau… Kiné à Briançon, David partage sa vie entre son cabinet, sa nouvelle vie de famille avec Gabrielle, mère de deux gamins, qui a quitté son mari et Marseille pour le rejoindre, et ses escalades de fin de semaine, encordé à son flic de pote Vincent (nobody's perfect), sur les vertigineuses parois alpines toutes proches.



Tout à ses patients et à sa recomposition familiale (ces choses-là ne sont jamais très simples), il n’aurait sans doute jamais vraiment prêté attention aux drames de l’immigration qui se jouent dans sa ville si, un soir de retour de virée montagnarde, le hasard n’avait mis, littéralement, Jocojayé, un de ces gamins perdus, en travers de sa route. Quasiment sous ses roues, pour être précis. Jocojayé est ce que l’administration appelle un MIE, un mineur isolé étranger. Un enfant qui a traversé un, parfois deux continents, par tous les moyens imaginables, qui a vécu un calvaire, traqué, enfermé, violenté, dans un voyage acharné vers l’occident et ses promesses, sinon de bonheur, du moins de conditions de vie décentes. D’abord guidé par la culpabilité et malgré la peur de poursuites judiciaires, David planque le gamin dans sa voiture, le réchauffe, le nourrit, avant de l’emmener au Refuge où, dit-on, une infrastructure gérée par une petite armada de bénévoles serait à même de le prendre en charge. Espérant bien sûr oublier là cette histoire pour s’en retourner à sa vie somme toute agréable. Mais voilà : on ne se débarasse pas comme ça de sa conscience. Les quelques scènes entrevues de la vie quotidienne au refuge, le chemin de croix qui attend Jocojayé pour se faire reconnaître comme MIE par des autorités qui préféreraient l’envoyer séance tenante au diable, les petits liens qui ont commencé à se tisser entre cet ado perdu et les enfants de sa compagne, conduisent instinctivement David à se rapprocher des bénévoles et à aider plus avant son jeune protégé.

Welcome, bienvenue dans les Alpes. Tout comme Calais ou la vallée de la Roya, la région de Briançon est un incontournable des parcours de la migration « illégale ». Comme ailleurs, il est si facile de faire abstraction et ne jamais voir les réfugiés traqués, planqués – qui pour l’essentiel ne sont que de passage, tentant d’échapper qui aux guerres, qui aux massacres, aux persécutions, aux famines ou tout simplement à la misère… Des ombres sur les bords des routes et des gros titres dans les journaux, à peine un caillou dans la chaussure des élus locaux. On les sait là, du fait de la forte présence des policiers et gendarmes qui, inlassablement, traquent et reconduisent à la frontière. Émilie Frèche a longuement enquêté, rencontré, discuté avec ces hommes et ces femmes qui, poussés par l’urgence, bravent les polices du monde entier. Elle a tout aussi longuement travaillé auprès des Briançonnais qui, comme les Calaisiens, comme le premier Cédric Herrou venu, offrent spontanément, sans tergiverser, du temps, de l’argent, de leur vie, pour venir en aide aux exilés en détresse. Passent leurs nuits en maraudes dans la montagne, accompagnent les enfants dans les démarches administratives, les habillent, les nourrissent, vont parfois jusqu’à les héberger… Par simple souci d’humanité. Les Engagés est le fruit de ce travail d’enquête, mis en histoire et en images, magnifiquement. Devant la caméra attentive de la réalisatrice, Benjamin Lavernhe campe énergiquement ce kiné de province, redresseur de tors, que les aléas de la vie vont amener à se vouloir redresseur de torts. Au risque d’y perdre ses proches lorsque, passé de l’autre côté de la barrière, la police de son pays se met à le surveiller, à le harceler. Vous avez dit : « délit de solidarité » ?

Au moment où sort le film, le refuge solidaire de Briançon est menacé de fermeture, le nouveau maire refusant de renouveler le bail du refuge.
refugessolidaires.wordpress.com