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LE RETOUR

Catherine CORSINI - France 2023 1h46mn - avec Aïssatou Diallo Sagna, Suzy Bemba, Esther Gohourou, Lomane de Dietrich, Cédric Apietto, Virginie Ledoyen, Denis Podalydès... Scénario de Naïla Guiguet et Catherine Corsini.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE RETOURTant de polémiques pour un film tout en sensibilité et en nuances ! (O. Ubertalli, Le Point)

Catherine Corsini signe avec Le Retour une œuvre de facture très contemporaine, prolongeant le geste de La Fracture, son précédent film : soit un événement servant de catalyseur à une narration qui ne cesse de se densifier, questionnant les classes sociales, l’orientation sexuelle, la diversité… Dans La Fracture, une arrivée aux urgences en pleine manif des gilets jaunes servait de prétexte à explorer le malaise des hôpitaux et les failles au sein de la gauche, mais aussi la difficulté à se parler, à accepter le dissensus, comme si le pays devenait un archipel d’îlots irréconciliables. La Fracture avait révélé Aïssatou Diallo Sagna, aide-soignante dans la vie, qui jouait à l’écran une infirmière débordée, un rôle qui lui a valu le César de la meilleure actrice dans un second rôle.

La comédienne est de retour en majesté et incarne ici Khédidja, une assistante maternelle, mère célibataire qui, le temps d’un été, revient en Corse quinze ans après avoir quitté l’île précipitamment. Mariée à un Corse, avec qui elle a eu deux enfants, Khedidja ne se sentait pas réellement accueillie sur le territoire et a préféré partir, espérant donner à ses deux filles un avenir plus ouvert. De ce passé meurtri, Khédidja n’a pas dit grand-chose à Jessica (Suzy Bemba) ni à la cadette, Farah (Esther Gohourou), et le retour sur l’île de Beauté va faire l’effet d’un boomerang. Elles s’installent toutes les trois dans un camping près de la plage et la mère va garder les enfants d’un couple de Parisiens aisés – interprété par Denis Podalydès et Virginie Ledoyen. L’occasion d’un portrait grinçant de gens de gauche, bien pensants, mais capables d’avoir des mots malencontreux à l’égard d’une famille noire de milieu modeste. Denis Podalydès excelle dans sa manière d’exprimer l’inconscient de son personnage, lequel se rend coupable, sans même s’en rendre compte, d’un certain racisme ordinaire : il ne tarit pas d’éloges sur Jessica, bonne élève qui va intégrer Sciences Po, laquelle représente sans doute à ses yeux la jeune femme noire fréquentable. Mais il ne se soucie guère de sa sœur qui n’a pas de projet d’études et déforme le prénom de la mère… La cinéaste originaire de Castifao (Haute-Corse) n’épargne pas non plus la Corse, avec ses petits chefs, le repli sur soi et le virilisme qui semblent être des valeurs sûres.

Confrontées à cette terre inconnue et livrées à elles-mêmes, les deux filles empruntent des chemins différents : l’aînée se plaît chez les riches où travaille sa mère, découvre la jeunesse dorée et au passage sa sexualité ; Farah commence, elle, à faire des bêtises et à s’embrouiller avec un plagiste aux méthodes douteuses. L’une incarnerait l’intégration, l’autre la rébellion. Chacune croit s’émanciper, tout en prenant le risque de tomber dans des pièges : de l’amour possessif, du paternalisme de classe, etc. (C. Fabre, Le Monde)