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LES MEUTES

Écrit et réalisé par Kamal LAZRAQ - Maroc 2023 1h34mn VOSTF - avec Ayoub Elaid, Abdellatif Masstouri, Mohamed Hmimsa, Abdellah Lebkiri, Lahcen Zaimouzen...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES MEUTESÀ Casablanca, comme à New York, Marseille ou Manille, les histoires de gangsters dérapent souvent pour des détails stupides. C’est à cause d’une de ces « détails » fatals qu’Issam et son père Hassan, homme de main à tout faire d’un petit caïd, vont vivre la nuit la plus cauchemardesque de leur vie. On vous explique : le patron d’Hassan, furieux de voir son chien préféré tué dans un combat pour lequel il soupçonne le propriétaire adverse d’avoir dopé son molosse assassin, décide par vengeance de faire enlever par Hassan le bras droit de son rival, un colosse muet pas commode. Mais l’affaire ne tourne pas comme prévu, puisque le kidnappé, probablement étouffé par le sac en plastique qu’on lui a mis sommairement sur la tête (c’est ça, le truc imprévu et tout à fait évitable), trépasse dans le coffre de la voiture d’Hassan. Que faire désormais de ce corps massif qui pèse son quintal ?
La disparition de cadavres et toutes les techniques possibles pour y parvenir constituent un ressort toujours efficace de bien des films noirs. Baignoires d’acides, puits sans fonds, four cher à Landru, découpages pour disséminer les preuves (ah ! l’inoubliable Le père Noël est une ordure et ses morceaux de cadavres offerts aux fauves du zoo de Vincennes…), voire dégustation anthropophage involontaire… tout a été utilisé dans l’histoire du cinéma pour décliner ce marronnier du polar.

Mais ici on va dire que nos deux antihéros, qui ne sont pas franchement des génies, ne vont pas disposer de moyens hautement sophistiqués pour parvenir à leurs fins. Et il faut ajouter que l’intrigue policière, si elle réserve des moments savoureux (le meilleur étant probablement la tentative infructueuse d’un vieux pécheur alcoolique et malingre pour jeter le cadavre lesté à la mer) n’est clairement pas essentielle aux yeux du réalisateur. Ce qui l’intéresse vraiment et qui de fait nous passionne, c’est la galerie de personnages des bas fonds qu’il décrit puissamment et fait vivre sous nos yeux : brutes s’adonnant aux paris sur les combats de chien, petits paysans de la périphérie arrondissant les maigres revenus de la terre en y enterrant ponctuellement des cadavres, tenanciers inquiétants de stations-service en partie désaffectées, jeunes gens de bonne famille dépravés, etc. Sous le regard de Kamal Lazraq, les nuits de Casablanca semblent immenses et pleines de dangers. Il se dégage de son film, au-delà du film noir par ailleurs extrêmement réussi – mise en scène tendue, ambiances nocturnes remarquablement restituées –, une impression d’authenticité saisissante, nourrie par la performance d’acteurs majoritairement non professionnels, dont les tronches souvent cabossées crèvent l’écran. A travers l’intrigue, Kamal Lazraq décortique tous les maux et les paradoxes de la société marocaine : la misère sociale et sociétale endémique, les rapports père/fils compliqués, les incroyables paradoxes moraux, comme quand Hassan, qui a pourtant fait passer de vie à trépas sa victime, se réfère en permanence à la religion ou à la superstition et se démène, malgré les circonstances, pour que « son » cadavre puisse recevoir les derniers sacrements selon les rituels funéraires musulmans… C’est assez vertigineux…