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HORS SAISON

Stéphane BRIZÉ - France 2024 1h46mn - avec Guillaume Canet, Alba Rohrwacher, Sharif Andoura, Marie Drucker... Scénario de Stéphane Brizé et Marie Drucker.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !) (uniquement pour les séances scolaires)

HORS SAISONMaître incontestable et quasi-incontesté du cinéma social français depuis quelques années avec son acteur fétiche Vincent Lindon (La Loi du marché, En guerre…), Stéphane Brizé, il faut se garder de l’oublier, a aussi réalisé de très belles comédies dramatiques durant sa carrière, à l’instar de Mademoiselle Chambon ou Quelques heures de printemps. C’est bien dans ce second registre que s’inscrit son nouveau film, qui réunit pour la première fois à l’écran Guillaume Canet et l’actrice italienne Alba Rohrwacher.
Sur le papier, cette histoire de retrouvailles en thalasso peut laisser perplexe. Le décor initial est peu engageant, succession de paysages côtiers longés depuis un taxi. Nous sommes quelque part entre la Bretagne, la Normandie ou la Vendée, dans le nord pour les sudistes. En plus il ne fait pas beau, nous sommes hors-saison.

Mathieu – Guillaume Canet – arrive donc dans le lieu où il a passé sa prochaine semaine, un hôtel-spa totalement aseptisé. On comprend vite la notoriété du personnage dans une série de scènes cocasses où il se retrouve à faire des selfies dans des positions peu avantageuses. Mathieu est acteur, il ne va pas bien, sa carrière piétine, il doit faire un break. Il joue le jeu de cette cure mais, désœuvré et seul, il s’ennuie et se questionne. Ses seules interactions avec l’extérieur sont ses coups de fil à sa femme surbookée (Marie Drucker dont on entend la voix sans jamais la voir, également co-scénariste du film), qui semble à mille lieues de comprendre le mal être de son mari.
Mathieu est en train de s’embourber quand un mot est laissé à son attention. Un numéro de téléphone, un prénom : Alice… Alice est ici ! Alice son amour passé ! Alice… Sa voix est douce, son accent attachant, sa beauté diaphane. Lors de ces retrouvailles qui donnent encore lieu à une situation comique, l’alchimie se recrée. Elle le connaît bien, au-delà de sa notoriété. Cette histoire d’amour est finie mais pas achevée. On comprend que pour Alice, la souffrance de cette séparation et la mise entre parenthèses de ses désirs et aspirations sont toujours présents et ressurgissent malgré les années et la vie qu’elle s’est recréé avec son mari, sa fille, ses cours de piano, ses amis. Elle veut le revoir mais ça la perturbe. Ces retrouvailles menacent le point d’équilibre. Elle voudrait le haïr, ce serait plus facile. Elle le confronte. Mais c’est toujours lui, celui qu’elle a aimé et aime encore en secret. Elle ne peut se résoudre. Alors on se revoit, oui, une dernière fois. Ce sera sans conséquence. Mathieu repart très vite sur Paris alors elle le convie au mariage d’une amie chère, le seul moment possible. Une séquence mémorable, ce mariage. Suspendue, magique, unique. Les regards et les corps se parlent à nouveau. Irrépressiblement.

L’alchimie entre les deux acteurs est palpable. Une rencontre cinématographie rare dira Guillaume Canet et un parti-pris de Stéphane Brizé de filmer ses acteurs en posant la caméra sur pied lors des scènes de tête-à-tête pour ne pas déranger leur intimité. Mais nulle place à l’improvisation, tous les dialogues sont écrits. Et ils sont croustillants, ces dialogues. Tour à tour hilarants, percutants ou tristes. Et totalement incarnés par le duo d’acteurs. La large palette d’émotions de Rohrwacher et Canet n’était plus à démontrer, la fibre comique de Brizé se révèle. À noter la jubilatoire scène du restaurant de pêche et les explications mystiques du serveur sur la mise à mort des poissons et la scène des imitateurs d’oiseaux lors du mariage.
Une histoire somme toute assez banale. Mais une réalisation sensible, juste et pudique, et des interprètes drôles et touchants, des premiers rôles aux figurants, font de ce film un bijou. Dont la superbe partition de Vincent Delerm rehausse encore l’éclat.