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UN MONDE

Écrit et réalisé par Laura WANDEL - France 2021 1h15 - avec Maya Vanderbeque, Günter Duret, Karim Leklou, Laura Verlinden, Laurent Capelluto...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN MONDEUn monde… beau titre, mystérieux. Est-il question d’un monde à part, de celui que l’on se fait, de celui pour la bonne marche duquel il faut de tout ? C’est en tout cas une plongée dans le monde (merveilleux ?) de l’enfance, celle des jeunes héros, la nôtre aussi dont on retrouvera la trace, les sensations, les rires, les aigreurs. C’est, vous le verrez, une sacrée claque que l’on se prend, grâce à la justesse de ton, la façon de filmer à hauteur de mômes. Véritable immersion dans un univers, des sensations que l’on croyait à jamais enfouies ou oubliées. Ce grand petit film (1h15 !) questionne notre humanité, ses solidarités chaleureuses, ses errances, ses terribles enjeux de pouvoir, ses cruautés gratuites. Nos chérubins parfois forment meute ; l’enfant roi devient alors un loup pour l’enfant roi. Ceux et celles qui l’ont vu repenseront fatalement à Récréations, l’impressionnant film documentaire de Claire Simon : ces entre-deux où l’on « joue à être… », ces royaumes enfantins où la gouvernance des professeurs n’a plus guère droit de siège en attendant que sonne l’appel du retour en classe. Un hors-champ inaccessible au yeux des adultes où l’on expérimente qui on est, qui on veut-être plus tard, où l’on se confronte au regard des autres.

Pour Nora (Maya Vanderbeque, époustouflante petite actrice !), c’est l’heure de la Rentrée à la Grande École, qui mérite bien des lettres majuscules tant elle fut attendue. Moment charnière que chaque enfant vit différemment sans doute, mais toujours avec intensité et excitation, car on se voit rentrer dans la cour des grands, mais aussi appréhension, la boule au ventre de ne pas être à leur hauteur, d’être rejeté. Mais Nora a cette chance que tous n’ont pas, celle d’avoir son grand frère Abel (Günter Duret, ultra touchant et sensible) déjà dans la place et que son père a investi d’une mission chevaleresque : veiller sur sa cadette ! C’est normal, non ? Le rôle d’un garçon… Mais bien sûr, on sert rarement la même partition à ses copains et à son paternel. Une fois à l’école, le frangin protecteur et attentif à la maison se transforme aussi sec en froid personnage indifférent, intimant l’ordre à sa frangine de lui lâcher les basques et de se débrouiller toute seule. Est-ce si simple ?
On règle nos pas sur le pas déterminé de Nora, ses épaules tour-à-tour frêles et têtues, sa démarche volontaire, qui semble dire aux obstacles : attention, poussez-vous, je suis un bulldozer ! Elle sait tout autant être légère, séductrice à ses heures, que tête de mule au regard grave qui affronte la réalité avec une lucidité glaçante. Entre deux parties de rires, une récitation, elle observe, devine… Elle ne sera pas dupe longtemps et découvrira le secret de son frère : un secret d’enfant, un secret essentiel, suffisamment dur pour éveiller la révolte, suffisamment important pour le crier à la face des grands mais qu’Abel lui intimera l’ordre de ne pas trahir. Un secret qu’elle s’appliquera donc à garder pour elle, à boire jusqu’à la lie, regardant le quotidien qui se délite autour d’elle, désarmée.

C’est l’histoire d’une enfance qui perd son innocence, qui refuse d’être impuissante devant les injustices, prête à se battre au coude-à-coude pour conquérir l’estime de soi. Une histoire en définitive lumineuse malgré la brutalité de la vie. Mais nos tempéraments se forgent avec nos chutes, notre capacité à nous relever et à garder la tête haute. Impressionnant premier film qui a nécessité un énorme travail en amont avec les enfants et le résultat est enthousiasmant.