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UN GRAND VOYAGE VERS LA NUIT

Écrit et réalisé par BI GAN - Chine 2018 2h18 VOSTF - avec Tang Wei, Huang Jue, Sylvia Chang, Lee-Hong-Chi...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN GRAND VOYAGE VERS LA NUITOn découvrait en 2016 le fulgurant et miraculeux Kaili Blues, qui fit voir en Bi Gan, jeune ciné-poète de 27 ans, rien de moins que la relève du cinéma d’auteur chinois. Etait-il seulement possible de ne pas être déçu au virage, si souvent fatal, du deuxième long-métrage ?
Il y a dans Un grand voyage vers la nuit trop de talent et de virtuosité pour qu’on l’affirme avec sérénité. Il n’en demeure pas moins que quelque chose ici a bougé, poussant le curseur poétique plus loin que le précédent film, au point de perdre tout lien avec le réel, signe toujours inquiétant au cinéma, et de se perdre ipso facto soi-même dans ce désir ostentatoire d’étrangeté et d’ailleurs. Il reste à Bi Gan suffisamment d’atouts dans sa manche pour que l’on considère non seulement avec attention, mais aussi admiration, son nouveau film.



Pour autant qu’il soit possible avec un tel atomiseur de récit – la vraie famille de Bi Gan se trouve du côté des Andreï Tarkovski, David Lynch, Apichatpong Weerasethakul –, tentons d’en donner l’argument. Ce serait l’histoire d’un homme, Luo, possiblement tueur à gages, qui revient dans sa ville natale et se met à la recherche d’une femme jadis aimée, Wan Quiwen.
Le récit affecte en surface la forme d’un polar classique – enquête d’un type souvent sonné qui tâtonne dans la nuit, voix off intérieure et mélancolique qui déroule ses pensées –, mais se situe à l’évidence du côté de la quête psycho-poétique. De fait… c’est dans le sillage des surréalistes que ce film semble avoir tissé sa songeuse et équivoque atmosphère.
Horloge mystérieuse, photographie d’une femme cachée dedans, murs lépreux, mort du père, réminiscences d’une femme en robe de satin vert dont le souvenir vacillant motive la recherche du héros. Entre rêve et réalité, les figures du passage abondent : tunnels, grottes, mines, couloirs, ruissellements aqueux, nappes musicales brumeuses, montres, trains, et ces panoramiques alanguis qui ne cessent de nous faire passer d’un décor, d’une scène, d’un personnage à l’autre.
Rêve-t-on, veille-t-on ? Il est à supposer que le but réel du film est, à la longue, d’ôter au spectateur l’envie de se poser la question, et de plonger à son tour dans le courant de semi-conscience qui l’emportera le plus loin possible. À cet égard, Bi Gan renouvelle à mi-parcours le coup de force de son film précédent, en mettant au point un plan-séquence démentiel qui suit les déambulations de son héros, et dont on n’a pas eu la présence d’esprit (on y verra un bon signe) de vérifier s’il dépassait les quarante minutes de Kaili Blues.
Celui-ci est en tout cas nocturne et se complique d’une troisième dimension impromptue à laquelle la 3D et les lunettes qui vont avec sont censées permettre d’accéder. Eu égard à l’absence d’agrément et de valeur ajoutée qu’apporte ici la 3D, on est tenté de voir dans cette idée une embardée conceptuelle, un surlignage poétique qui ne s’imposait pas. Nul n’avait eu besoin de 3D pour savoir, en sortant de la séquence similaire de Kaili Blues, qu’il venait d’éprouver une autre dimension du cinéma.*
*(J. Mandelbaum, Le Monde)

* Ça tombe bien : dans nos salles le film sera bien évidemment projeté en 2D.