LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

La séance du samedi 5 mars à 9h45 aura lieu dans le cadre du cinechiacchiere en collaboration avec l’Afia.

POUR TOUJOURS

(La Dea Fortuna) Ferzan ÖZPETEK - Italie 2019 1h55 VOSTF - avec Stefano Accorsi, Edoardo Leo, Jasmine Trinca, Sara Ciocca...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

POUR TOUJOURSParfois en France, on a la cinéphilie un peu snob. On a la fâcheuse tendance à mépriser ce qui pourrait paraître un peu trop joli, un peu trop romantique, pas assez tourmenté, pas assez cérébral. Ferzan Özpetek, cinéaste natif d’Istanbul mais italien d’adoption, en a fait les frais. Après deux premiers films d’auteur sélectionnés à Cannes à la fin des années 90, Hammam et Le Dernier harem, il s’est orienté vers un cinéma plus populaire qui a conquis le public transalpin, raflant à chaque fois des récompenses nationales, mais se faisant bouder parallèlement par les distributeurs français. Pour toujours, titre français trop passe-partout de La Dea Fortuna (« la déesse Fortune », qui pourrait être l’équivalent de notre « bonne étoile »), malgré un carton en Italie lors des fêtes de Noël 2019 d’avant covid, aurait très bien pu ne pas trouver le chemin des écrans hexagonaux sans la passion et l’audace des amis de Destiny Films.
Après une séquence d’introduction étrange et un peu anxiogène se déroulant dans un quelconque château où des enfants – dont on ne fait qu’entendre les voix – sont enfermés dans un placard (séquence dont on n’aura l’explication que bien plus tard), nous voilà parachutés dans une fête typiquement romaine de mariage, en l’occurrence gay, truculent et bruyant, qui est l’occasion de présenter les différents personnages. Il y a là les organisateurs très queer du mariage, une petite dame bougonne et son acolyte transgenre, un couple hétéro dont on comprend que le mari est frappé d’un début d’Alzheimer et un couple gay, Alessandro et Arturo, en pleine dispute, Arturo ayant compris qu’Alessandro s’était esquivé brièvement en pleine fête avec un bellâtre. De fait le couple est au bord de la séparation.



Arturo est un universitaire qui a plus ou moins raté sa carrière, alors qu’Alessandro, plombier de son état, fait bouillir la marmite. Les deux hommes, qui se désirent de moins en moins et se querellent de plus en plus, semblent bien être arrivés au bout de leur histoire d’amour. Et l’affaire pourrait être rapidement pliée si ne déboulait pas sans prévenir Annamaria, amie à la vie à la mort d’Alessandro, flanquée de ses deux enfants, qui leur demande de prendre en charge quelque jours sa progéniture, le temps de passer des examens médicaux qui réclament un court séjour hospitalier à Rome. Les deux hommes, bien embêtés, peuvent difficilement refuser, sans savoir que cet épisode va durablement transformer leur vie.

Ce scénario a été inspiré par la propre expérience du réalisateur, lui-même gay, à qui sa belle-sœur a fait promettre, dans le cas où il lui arriverait quelque chose, que lui et son compagnon prendraient en charge ses neveux, ce qui l’a plongé dans une certaine angoisse face à la responsabilité. Pour toujours est un beau mélo romantique, autant sur la transformation de l’amour chez un couple au bout de quelques années – amour qui peut rebondir d’une façon inattendue – que sur la parentalité que l’on peut construire au-delà des liens biologiques, sans discours militant sur l’homoparentalité. Les deux acteurs Stefano Accorsi et Edoardo Leo sont bouleversants, notamment dans leurs relations avec les deux enfants. Pour toujours s’avère un film simple et beau, une ode universelle à la tolérance, au point que le film a même su trouver un distributeur en Turquie, malgré la présence de personnages homosexuels, dans un pays où le sujet est particulièrement sensible.

Cinechiacchiere, que l’on pourrait peut-être traduire par Cinécausette, est un moment après la projection où l’on peut causer du film avec des membres de l’AFIA (Association Franco Italienne Avignon)... esclusivamente in italiano ovviamente !