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La Paix, éternelle Utopie ?
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LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LE MARCHAND DE SABLE

Steve ACHIEPO - France 2022 1h46 - avec Moussa Mansaly, Aïssa Maïga, Ophélie Bau, Benoît Magimel... Scénario de Steve Achiepo et Romy Coccia Di Ferro.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE MARCHAND DE SABLEDans les grandes villes françaises, le manque de logements accessibles aux ménages les plus pauvres, combiné à l’explosion du prix des loyers, produit un effet désastreux : alimenter un marché locatif illégal, constitué de locaux impropres à l’habitation (caves, soupentes…), de pavillons dégradés et divisés en pièce unique aux murs tapissés de moisissures, de micro-logements sans eau ni électricité… dans lesquels, faute de solutions, des familles en détresse, femmes, hommes et enfants, sont contraints de vivre dans des conditions dangereuses pour leur santé et leur sécurité. En France, ce sont 4 millions de personnes qui souffrent de mal-logement. Une précarité sociale bien réelle exploitée par certains propriétaires peu scrupuleux, ceux qu’on appelle les marchands de sommeil.
Depuis que Djo, chauffeur-livreur en région parisienne, s’est séparé de sa femme, il vit modestement avec sa fille de 9 ans dans l’appartement surpeuplé de sa mère, qui recueille tous les membres de la famille qui n’ont pas de logement… Une hospitalité de quelques jours puis de quelques mois… Mais depuis un moment on ne compte plus vraiment… Faute de place, Djo est obligé de dormir dans le même lit que sa fille. La nuit, il rêve pour elle d’une vie meilleure mais le matin, quand le réveil sonne, la réalité est toujours la même. Et il faut bien l’affronter, jour après jour, sans rechigner…



C’est dans ce contexte déjà épuisant que Djo voit débarquer sa tante Félicité et ses trois enfants, qui ont été contraints de fuir précipitamment Abidjan, en Côte d’Ivoire, où le combat présidentiel Ouattara / Gbagbo a dégénéré en guerre civile (nous sommes en 2010-2011). Malheureusement l’appartement de la mère affiche vraiment complet, impossible d’accueillir les nouveaux venus, même pour une nuit. Alors Djo, pour éviter à tout prix qu’ils dorment dans la rue, n’a d’autre choix que de demander de l’aide à son employeur, que l’on appelle le Colonel. Sans tremper vraiment dans le grand banditisme, le bonhomme « connaît du monde » : Djo en sait quelque chose, lui qui, plus jeune, a fait un peu de prison pour couvrir ses affaires illégales. Le Colonel accepte de loger la famille dans une habitation de fortune moyennant un modeste loyer. Mais déjà, de nouveaux migrants arrivent, qu’il va falloir loger. Entre solidarité et illégalité, Djo devient alors, par effet de glissement et sans qu’il s’en aperçoive vraiment, le complice des marchands de sommeil, scellant un pacte faustien irréversible.

En imaginant l’histoire de cet homme qui se démène comme un beau diable pour s’en sortir, pour assurer à sa fille une vie décente, pour aider les membres de sa famille et par extension d’autres personnes se retrouvant à la rue, Steve Achiepo, au-delà de rappeler que l’enfer est pavé de bonnes intentions, pose une question éthique profonde quant au positionnement individuel de tout citoyen face à une situation d’urgence humanitaire, face à un État qui semble tantôt inactif, tantôt impuissant, irresponsable ou dépassé par l’ampleur du phénomène.