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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LA CONFÉRENCE

Matti GESCHONNECK - Allemagne 2022 1h48 VOSTF - avec Philipp Hochmair, Johannes Allmayer, Maximilian Brückner, Matthias Bundschuh, Fabian Busch... Scénario de Magnus Vattrodt et Paul Mommertz.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA CONFÉRENCEC’est une plongée inouïe dans les zones les plus insondables de l’âme humaine, une immersion vertigineuse autant qu’indispensable au cœur de la banalité du mal le plus absolu tel que l’a formalisé la grande Hannah Arendt. Le film rend compte – au mot près, d’après les minutes du compte-rendu de l’époque – d’une simple réunion de dignitaires politiques et militaires, mais une réunion qui fit basculer dans la tragédie le destin de plus de 10 millions de femmes, d’hommes et d’enfants dont le seul crime était d’être nés Juifs.



Cette réunion, c’est la conférence de Wansee, du nom du lac au bord duquel se retrouvèrent, le 20 janvier 1942, quelques-uns des plus importants responsables du régime nazi. La présidence est assurée par le général Heydrich, venu de Prague dont il est le gouverneur, par ailleurs chef de la Sécurité du Reich, de la police de sûreté et du service de sécurité et de renseignement. À ses côtés, le célèbre Adolf Eichmann, responsable des affaires juives, Heinrich Muller, chef de la Gestapo, le Docteur Lange, responsable des actions de la police en Lettonie… et une douzaine d’autres hauts gradés ou fonctionnaires.
L’objet de la réunion : définir et organiser ce qui restera à jamais dans l’Histoire sous le terme terrifiant de « solution finale », à savoir l’extermination systématique et industrielle des Juifs d’Europe, sans distinction de sexe ou d’âge.
Si vous vous attendez à ce que, parmi la bonne quinzaine de militaires, policiers, responsables politiques ou administratifs, il y ait au moins une ou deux réserves sur une décision aussi hallucinante de cruauté et d’inhumanité, perdez d’ores et déjà toute illusion. C’est tout juste si l’un s’émeut tout de même de savoir si les Juifs métissés seront épargnés, de même que ceux qui furent des héros de la Grande Guerre côté allemand… ou si un autre se préoccupe des éventuelles conséquences psychologiques non pas sur les proches des victimes de l’holocauste mais sur leurs bourreaux, soldats possiblement traumatisés par les horreurs qu’ils seraient obligés de commettre, et donc beaucoup moins aptes au combat…

Il faut dire que l’extermination des Juifs n’est plus en 1942 un sujet de débat. Même si une partie de la population allemande ou des pays conquis ne sait pas ou se voile la face (et encore, revoir Shoah de Lanzmann devrait permettre de douter), le Reich depuis son entrée en guerre (avant, le régime privilégiait l’émigration forcée) massacre les Juifs à tour de bras : en Ukraine, c’est l’exécution par balles de 30 000 malheureux lors du massacre de masse de Babi Yar, dans la banlieue de Kiev (massacre immortalisé récemment par le formidable film de Sergei Loznitsa). Dans les pays baltes, ce sont les camions chambres à gaz qui font leur triste office… Mais voilà : ces « méthodes artisanales » ne sont pas à la hauteur de l’objectif à atteindre : l’anéantissement des 11 millions de Juifs d’Europe. D’où la création des camps d’extermination – en premier lieu celui d’Auschwitz – et l’organisation de la déportation et du transport de ces millions de Juifs vers les lieux de leur mort certaine. La Conférence de Wansee est avant tout, et c’en est d’autant plus glaçant, une grande discussion autour des questions de logistique.

Portés par des acteurs qui incarnent remarquablement ces monstres froids, ce sont surtout les mots qui sont importants, des mots qui fuient toute empathie ; les participants évoquent des « unités » pour les hommes et femmes entassés dans les wagons, on parle de « traitement spécial » pour parler d’un génocide ou d' « hygiène raciale » qui rabaisse les Juifs à des transmetteurs d’épidémie à éradiquer… La déshumanisation par le langage, c’est le début de l’horreur.